L’arrestation illégale de Wilfried Siewe, citoyen allemand d’origine camerounaise, kidnappé à l’aéroport de Douala au Cameroun sur simple suspicion d’appartenance au Mouvement Pour la Renaissance du Cameroun (MRC) du principal opposant Maurice Kamto, est un autre exemple de la barbarie répressive du régime de Yaoundé foulant aux pieds les normes démocratiques et l’État de droit.
Comme pour le Français Michel Thierry Atangana séquestré pendant 17 années dans ses geôles, le régime de Yaoundé ne prend même pas la peine de réaliser que pour kidnapper un citoyen Européen et allemand en plein jour, il doit au moins garantir un niveau de sûreté judiciaire plus élevé que celui habituellement concédé à ses victimes par son despotisme juridique atavique, qui ruine constamment la vie des gens ordinaires.
En effet cela n’a pas de sens de défier des pays comme l’Allemagne en se livrant à ce genre de pratiques ubuesques qui ne font rien pour redorer le blason particulièrement terni de notre démocratie dite apaisée. Au lieu de cela, ce régime est tellement ivre de paranoïa et de pouvoir absolu qu’il ne peut s’empêcher de se tirer encore une balle dans le pied gratuitement et de surtout rien comprendre des erreurs du passé.
Car, à travers l’arrestation de Wilfried Siewe, le régime de Yaoundé illustre, une fois de plus, ses obsessions idéologiques obscures en matière de sécurité nationale – son tribalisme qui n’est pas apparu par accident, mais est le prolongement d’une souche de théorie du complot – qui les a transformés en véritables robots répressifs, impropres à diriger une démocratie.
Le CL2P gardera l’alerte sur ce danger permanent et tirera autant de fois qu’il le faudra la sonnette d’alarme contre ce genre de despotisme juridique obscène, puis la répression systématique en vigueur dans le champ politique, dont la punition de toute personne coupable de souligner que l’empereur semble manquer de façon inquiétante de vêtements, d’un minimun de bonne tenue dans le concert des nations voulues civilisées.
C’est particulièrement une tragédie quand un jeune homme idéaliste, comme Wilfried Siewe, dont la foi en la démocratie et les droits de l’Homme est ainsi abusée par une clique de dinosaures sectaires, ethnofacistes – et, pire encore, cela se mesure hélas dans ce pays en millions de personnes qui espéraient comme lui inlassablement l’avènement d’un gouvernement démocratique depuis 37 ans, et ne l’auront certainement jamais sous le règne de Biya.
En dessous, se pose inévitablement la question de fond: Messieurs, êtes-vous en politique pour contrôler et réprimer les gens ordinaires, ou pour livrer et vous assurer que leurs droits humains fondamentaux sont respectés et qu’ils seront au maximum de leurs capacités de création?
Si la réponse honnête est la première, alors éloignez-vous dignement de la gouvernance politique et laissez la place à ceux qui aspirent au pouvoir sous l’emprise d’un projet de gouvernement démocratique – et s’estiment surtout aptes à l’exercer.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
Signez la pétition adressée à M. Heiko Maas, Ministre allemand des affaires étrangères
English version
Let’s Not Forget Wilfried Siewe
The illegal arrest of Wilfried Siewe, a German citizen of Cameroonian origin, kidnapped at the airport of Duala, Cameroon is another example of the regime of Yaoundé trampling on democratic norms and judicial restraint.
The regime of Yaoundé does not even bother to realize that to kidnap a German citizen in broad daylight it must, at least provide a higher standard of judicial review than those of its atavistic legal despotism ruining people’s lives. This does not make sense in a place where nobody trusts the judicial system to defy countries such as Germany with these kinds of ubuesque practices which does nothing to help our appeased democracy.
Instead, this regime is so drunk on paranoia and power, it cannot help to gratuitously shoot itself in the foot and failing to understand the mistakes of the past.
Thus, as with Wilfried’s arrest, the regime of Yaoundé, exemplifies, one more time, its arcane national security ideological obsessions – the tribalism that arose not by accident, but as the inevitable outgrowth of a strain of conspiracy theory – that marked them out as cranks, unfit to run a democracy.
The CL2P will keep warning of this danger and sound the alarm against this kind of obscene legal despotism and the policing of political conversation and the punishment of anyone guilty of pointing out that the emperor seemed to be unnervingly lacking in clothes.
This is a tragedy when idealistic young man, like Wilfried Siewe, whose faith in democracy and human rights are regularly abused by a clique of ethnofacist sectarian dinosaurs – and, most important, it is measured in the millions who needed a democratic government and for the past 37 years never got one.
Underneath that is a larger question: are you in politics to control and repress ordinary people or to deliver and make sure their basic human rights are respected and that they will be able to fulfill their abilities to the maximum? If the honest answer is the former, then get out of the way and let those who seek the power of democratic government – and are fit to wield it.
The Committtee For The Release of Political Prisoners – CL2P