Tchad: attaques terroristes à Ndjamena
Pour le ministre tchadien de l’Intérieur, aucun doute : il s’agit d’une « action kamikaze ». Des explosions ont retenti dans plusieurs secteurs de la ville visant la direction de la Sécurité publique et le commissariat central, ainsi que l’école de police.
Les premiers témoins joints par RFI confirment cette thèse. L’un d’eux, qui se trouvait près du commissariat central, raconte que l’attaque a eu lieu peu avant dix heures. Ce témoin dit avoir vu deux hommes en moto se diriger vers le commissariat où ils ont été arrêtés par des agents de police. C’est à ce moment-là que l’un d’eux se serait fait exploser et que l’autre aurait pris la fuite.
Un autre homme, venu sur les lieux pour faire vérifier son passeport, témoigne de la violence de l’explosion : « On ne comprend pas ce qu’il s’est passé. Il y a eu une explosion, il y avait beaucoup de corps, beaucoup de morts. J’ai paniqué devant tous ces ossements, ces cadavres. Les policiers sont rapidement arrivés, avec plusieurs véhicules, ils ont bloqué la route qui mène à la présidence ».
Pour ce qui est de l’attaque sur l’école de police, une stagiaire que nous avons pu joindre raconte qu’un véhicule s’est introduit dans la cour de l’école, et qu’il a explosé, faisant une dizaine de victimes. Cette même stagiaire dit qu’un deuxième véhicule a explosé peu après devant le portail de l’école alors que les élèves étaient en fuite.
D’autres témoins font état d’ « au moins plusieurs blessés ». Le gouvernement a tenu une réunion de crise sur ces explosions. Le ministre de l’Information, Hassan Sylla a donné un premier bilan évoquant 27 morts, dont 4 terroristes, et 101 blessés.
De son côté, le Premier ministre tchadien, Kalzeubé Pahimi Deubet, s’est rendu, dès ce lundi midi, sur les lieux du double attentat. Il a confirmé le bilan de 27 morts dont 4 kamikazes et a, par ailleurs, indiqué qu’une enquête a été ouverte par le parquet du tribunal de Grande Instance de Ndjamena pour tenter de faire toute la lumière sur ces attaques.
Pas de revendication
Même si pour l’instant les attentats ne sont pas revendiqués, il faut rappeler que le Tchad a porté des coups sévères à Boko Haram depuis le déploiement ces cinq derniers mois de plusieurs milliers d’hommes au Cameroun, au Nigeria et au Niger. On peut signaler que cette action d’hommes à moto porteurs d’explosifs ressemble aussi au mode opératoire de Boko Haram.
Quels que soient les auteurs des attaques de ce matin, c’est en tout cas la première fois que le Tchad est visé par des attentats de ce genre.