Sur l’Idée de Diaspora et la Françafrique: Spectacle de dérangement conspirationnel à Yaoundé
Dans un récent article du journaliste Georges DOUGUELI publié sur Africa Report et intitulé: “Diaspora du Cameroun: apprendre à vivre comme l’ennemi de l’intérieur», l’auteur affirme à juste titre que Paul Biya, le dictateur camerounais, s’est demandé «si les Camerounais de la Diaspora sont ou ne sont plus Camerounais ». .. et Biya de continuer: “Je pense qu’ils devraient, par patriotisme, s’abstenir de commentaires négatifs sur leur pays d’origine”. M. Biya termine en disant : «Il faut toujours respecter sa patrie, ses institutions et ceux qui les incarnent.»
L’article a raison de dire que la rhétorique incendiaire de Biya est la définition classique d’un discours nationaliste sur la pureté qui commence toujours comme ceci: “tous ceux qui ne sont pas d’accord avec moi sont des étrangers, des sang-mêlé, des cafards et des traîtres à éliminer » … L’incarnation de ” l’autre “qui n’appartient pas. En somme, un régime qui définit la citoyenneté comme un acte de loyauté personnelle envers le Nnom guii (l’autoproclamé Chef des chefs).
Ce discours, cependant, n’est pas destiné à la diaspora, comme l’auteur semble le penser … En réalité la diaspora camerounaise n’est pas incluse dans la politique et les “ambitions” du régime de Biya. Selon le régime dictatorial camerounais, une fois que vous prenez une autre nationalité, vous annulez de facto votre nationalité camerounaise et n’êtes plus camerounais. Historiquement, la diaspora camerounaise a toujours ainsi été considérée comme une défiance pour l’État à parti unique UNC / RDPC de Yaoundé.
Ce discours s’adresse donc à ceux qui vivent confinés au Cameroun. Biya veut juste prévenir ces Camerounais là par rapport à la sauce dans laquelle ils seront mangés s’ils sortent des rangs. Vu sous cet angle la diaspora n’est pas un “ennemi intérieur”, elle n’existe tout simplement pas pour le tyran. C’est put-être difficile à accepter pour l’auteur, mais absolument vrai. Car en agissant violemment comme il l’a fait sur les manifestants pacifiques en France lors de son dernier séjour à Lyon en octobre 2019, sans que le pays hôte n’en dise quoi que ce soit, Macron le parrain de la Françafrique, lui donnait au fond un coup de pouce, ainsi qu’à tous les autres satrapes de l’Afrique noire francophone. Ils ont compris que s’ils peuvent ainsi se comporter violemment sur leurs ressortissants, les autres pays de l’espace européen et occidental qui n’ont pas protesté auprès de la France, tolèrent eux-aussi voire s’accommodent également d’eux. Ces derniers repartent donc de la France convaincus que tout leur est permis, y compris sur son territoire, et qu’il leur suffira simplement de continuer à témoigner leur allégeance néo-coloniale au locataire de l’Élysée pour que les médias du monde se taisent et n’osent pas couvrir leurs exactions commises à l’étranger comme à l’intérieur de leurs pays.
Le CL2P milite pour une éthique des droits de l’Homme et de la solidarité, en veillant à ce que personne ne puisse pas être privé de la nationalité de son pays de naissance. Le CL2P ne croit pas aux politiques de dénationalisation. Aussi, le CL2P estime que l’uniformisation et le conformisme forcés sont des outils d’un régime dystopique.
La diversité et l’inclusion sont la seule garantie d’un véritable régime libéral démocratique.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
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On the Idea of Diaspora and the Francafrique: Spectacle of Conspirational Derangement in Yaounde
In a recent article in Africa Report titled : Cameroon’s Diaspora: Learning to live as the Enemy Within,” the article rightfully claims that Paul Biya, the Cameroonian dictator, questioned “whether Cameroonians from the Diaspora- are or are no longer Cameroonians” … “I think they should, out of patriotism, refrain from negative comments about their country of origin,” Biya said. “One should always respect one’s homeland, its institutions and those who embody them.”
The article is right that Biya’s incendiary rhetoric is the textbook definition of a nationalist discourse on purity which always begins like this: “all those who do not agree with me are strangers, half-bloods, cockroaches and traitors to eliminate … the “others” who does not belong. In sum, a regime that defines citizenship as an act of personal loyalty to the Nnom guii.
This speech, however, is not intended for the diaspora, as the author seems to think … the Cameroonian diaspora is not included in the Biya’s regime politics and policies. According to the Cameroonian regime, once you take another nationality, you, de facto, rescind your Cameroonian’s citizenship and are no longer Cameroonian. Historically, the Cameroonian’s diaspora has always been seen as a challenge to the CNU/CPDM one party state in Yaounde.
That speech, consequently, is addressed to those who live in cameroon. Biya just wants to tell the Cameroonians what sauce they will be eaten with if they get out of line. the diaspora is not an “enemy within”, it simply does not exist. Hard to accept for the author, but absolutely true.
By acting violently as he did in France, without the other white countries saying anything, Macron, the godfather of the Françafrique, gave a blang-seing to all our satraps. If they behave violently, those who have not condemned France will not be able to condemn them. they will just have to say, we do like Macron so that the media of the world are silent.
The CL2P militates for an ethic of human rights and solidarity with the knowledge that no one can be stripped from the citizenship of his country of birth. The CL2P does not believes in politics of de-nationalization.
Thus, the CL2P understands that uniformisation and enforced conformism is a tool of dystopian regime. Diversity and unclusion are the only guarantee for a democratic true liberal regime.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P