Opposition contrôlée à Rangoon
La situation difficile d’Aung San Suu Kyi est très intéressante pour l’ICL2P car elle s’est produite dans le contexte des conflits politiques contre lesquels nous nous battons.
Alors que la lauréate du prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, se dirige vers la prison avec d’autres accusations falsifiées émanant d’un tribunal despotique qui la retireront définitivement du champ de bataille politique à vie, nous notons que cela se produit sans aucune condamnation internationale forte.
C’est parce que personne n’a gaspillé autant de capital politique qu’Aung San Suu Kyi. Elle a continué de chercher de s’attirer les faveurs d’une junte despotique et d’un régime génocidaire.
Outre le génocide des Rohingyas, ce que l’on sait moins, c’est qu’elle n’a rien fait pour réhabiliter ses codétenus politiques, mais continuer d’emprisonner des journalistes et des détracteurs du gouvernement et de les laisser pourrir en prison comme l’a toujours fait la junte militaire.
Ainsi, il y avait aussi une autre Aung San Suu Kyi, dont le style de leadership, à huis clos, a toujours confiné à l’autoritarisme, qui a refusé dès le début de déléguer la moindre tâche et était obsédée par le contrôle de chaque réunion et de chaque message, qui était motivée pas uniquement par l’idéologie, mais aussi une détermination dynastique à perpétuer l’héritage de son père, le Général Aung San, connu comme le père du Myanmar d’aujourd’hui.
Nous ne pouvons que nous consoler du fait que les militants pro-démocrates de Rangoon refusent d’être réduits au silence. Ils continuent de s’opposer au régime génocidaire de Rangoon au péril de leur vie.
En effet, la junte a mal calculé en supposant que l’armée pourrait revenir aux anciennes méthodes, abattant l’opposition politique et gardant une femme de 76 ans en prison à vie. Peut-être espérait-elle que la réaction internationale serait atténuée par la réputation ternie de l’ancienne lauréate du prix Nobel de la paix.
A l’ICL2P, cependant, nous connaissons des gens comme Aung San Suu Kyi, nous ne sommes pas dupes, nous sommes conscients que nous avons affaire à des êtres humains avec leur forces et leur faiblesses. Nous avons « dépassé » ces constructions mentales qui tiennent le monde autour de nous avec des ficelles… Nous voyons la pièce se jouer devant nous, nous voyons les marionnettes qui ne savent pas qu’elles sont des marionnettes… Nous déchiffrons le discours des marionnettistes … Nous voyons surtout derrière les masques … Et c’est aussi ça le travail des droits humains!
L’Institut du Comité de Libération des Prisonniers Politiques – ICL2P
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English version
Controlled opposition in Rangoon
Aung San Suu Kyi’s predicament is very interesting to the ICL2P as it occurred in the backdrop of political conflicts we are fighting against.
As Nobel Peace prize winner, Aung San Suu Kyi, is heading to prison with more trumped up charges coming up from a Kangaroo court which will definitely remove her from the political battlefield for life, we note that this is happening without any loud international condemnation.
This is because no one has squandered so much political capital as Aung San Suu Kyi. She continues to curry favors from a despotic junta and genocidal regime.
Besides the Rohingya genocide, what is less known is that she did nothing to rehabilitate fellow political prisoners but continues to jail journalists and government critics and leaving them to rot in prison as the military junta has always done.
Hence, there was also another Aung San Suu Kyi, one whose leadership style, behind closed doors, always bordered on authoritarian, who from the beginning refused to delegate even the smallest task and was obsessive about controlling every meeting and every message, who was driven not purely by ideology, but a dynastic determination to continue the legacy of her father, Gen Aung San, known as the father of modern-day Myanmar
We can only take comfort that pro-democratic activists in Rangoon are refusing to be silenced. They continue to oppose the genocidal regime of Rangoon at the risk of their own life.
Indeed, the junta miscalculated by assuming that the military could return to the old ways, beating down political opposition and keeping the 76-year-old safely locked away. Perhaps they hoped that international reaction might be muted by the Nobel peace prize laureate’s tarnished reputation.
At the ICL2P, however, we are aware that we are dealing with people with human foibles and have “outgrown” these mental constructions which hold the world around us with strings … we see the play playing in front of us, we see the puppets who do not know that they are puppets …we decipher the speech of the puppeteers … we see behind the masks …and that is also the work of human rights.
The Committee For The Release of Political Prisoners Institute – ICL2P