Pascal Siakam: NBA et Politique à Yaoundé
Lorsque Pascal Siakam est devenu champion du monde NBA, battant les guerriers dynastiques de Golden State, il a reçu des félicitations bien méritées, dont un compliment pour le moins osé du président camerounais Paul Biya.
Avant que cet événement ne soit lui aussi classé, Siakam et la victoire des Raptors de Toronto, sont une occasion importante pour discuter de la politique et de l’idéalisme dans son pays d’origine. Son succès est en effet une source d’inspiration pour de nombreux Camerounais ordinaires qui cherchent à échapper à la tristesse de la vie et à un horizon complètement bouché, non seulement au Cameroun, mais aussi dans de nombreux pays africains. En cela, Siakam donne l’image d’un non-conformiste et d’un stoïque qui a survécu à un système de médiocrité sidérante, en même temps qu’il fait la démonstration patente et la preuve d’un espoir intact, qu’ effectivement « impossible n’est pas Camerounais ». In fine, il fait surtout exploser les forces tyranniques invisibles qui gardent de nombreux Camerounais ordinaires sous le charme destructif du syndrome de Stockholm.
En outre, la victoire de Siakam intervient à un moment où il est absolument nécessaire de démontrer qu’une autre histoire et les possibilités créatives sont encore possibles dans un contexte nihiliste de maintien sous une chape idéologique ethnofasciste et un climat d’hostilité croissante, entretenu par des filous et incendiairestribalistes cyniques et hystériques, aussi bien du côté de l’État que des intrigues politiques dans l’opposition, qui cherchent à diviser les Camerounais ordinaires eninsufflant des guerres civiles et deviennent, de facto, eux-mêmes objets d’indignation publique légitime. Donc, un groupe d’idiots qui se voit comme un monde à part, voire le nombril du monde pour chacun d’entre-eux. Siakam, en revanche, donne au pays une pincée de poussière d’étoiles, non pour des raisons politiques ou idéologiques, car il est riche, cool et gagnant dans un jeu où les règles n’ont pas été truquées d’avance, montrant à de nombreux Camerounais ce qu’ils peuvent faire si le jeu n’avait pas été truqué de manière systémique et systématique pendant les 37 dernières années.
D’où les valeurs d’éthique et d’émulation productive véhiculées par sa victoire historique en NBA.
En tant que Camerounais ordinaires, nous avons la responsabilité collective de rendre le monde vivable et prospère pour tous les Camerounais. Ainsi, pour répondre à la question soulevée par le président il y a plusieurs décennies, qui était : « Quel genre de Cameroun voulons-nous pour nos enfants ? »
La réponse commence par la reconnaissance du fait que nous sommes des êtres sociaux et que le développement individuel approprié doit aller de pair avec le développement de la communauté politique et de l’État. C’est là qu’opposer des Camerounais à des Camerounais, ou l’utilisation récurrente d’outils cyniques tels que le tribalisme pour diviser le pays en distillant la haine ethnique – espérant ainsi conquérir ou se maintenir au pouvoir pour le pouvoir – ne fonctionnera pas.
L’objectif est la reconnaissance du fait que l’individu et l’État ont des obligations et des droits mutuels de construire une société d’égaux, fondée sur la justice sociale et l’idée que nous réussissons ou tombons ensemble parce qu’une maison divisée ne peut subsister. C’est là que l’histoire de Pascal Siakam peut être utile car elle montre que, s’il y a une chance, tout Camerounais peut réussir. Donc, la nécessité de créer un contexte politique où tout individu peut maximiser ses possibilités. Cela commence par un engagement fort contre les inégalités et pour la justice sociale.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
English version
Pascal Siakam: NBA and Politics in Yaoundé
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesperson of the CL2P
As Pascal Siakam became NBA world champion beating the dynastic Golden State warriors and receiving well deserved congratulations including one from the complacent Cameroonian president Paul Biya.
Before this great event slowly fade into totalitarian indifference, Siakam and the Raptor’s victory is an important opportunity to discuss politics and idealism in his home country since his success demonstrates that when given a chance, ordinary Cameroonians can succeed beyond belief in a way they cannot at home. His success, indeed, an inspiration for many ordinary Cameroonians looking to escape the dreariness of life not only in Cameroon but many African countries. In this, Siakam gives the image of a maverick and a stoic who shook up the crumbling system, at the same time, a demonstration and a proof of love that impossible is not Cameroonian. In fine, blowing up open invisible tyrannical forces that keep many ordinary Cameroonians under the spell of the Stockholm Syndrome.
Siakam’s victory, furthermore, comes at a time where there is a dire need to demonstrate that another story and creative possibilities are still possible amidst a nihilist context dominated by mounting hostility toward hysterical tricksters and arsonists both from the state and the so-called opposition working to divide ordinary Cameroonians into civil war and, therefore, themselves objects of legitimate public outrage. A bunch of idiots that sees itself as a world apart. Siakam, on the other hand, give the country a sprinkle of stardust, not because of politics or ideology, because he is rich, cool, and a winner in a game where the rules were not rigged showing many Cameroonians what they can do if the game was not rigged for the past 37 years.
Hence, the values of ethics and productive relationships.
At the core, it is our collective responsibilities as ordinary Cameroonians to make the world livable and successful for every single Cameroonians. Thus, to answer the question raised by the president decades ago which was “What kind of Cameroon do we want for our children?”
The answer begins with the recognition that we are social beings and proper individual development must go hands in hands with the development of the political community and the state. This is where pitting Cameroonians against Cameroonians or using cynical tools such as tribalism to divide the country under divide and conquer won’t work.
The goal is the recognition that both the individual and the state have mutual obligations and rights to build a society of equals based on social justice and no freeloaders with the knowledge that we succeed or fall together because a house divided cannot stand.
This is where Pascal Siakam’s history can be helpful because it shows that when given a chance, any Cameroonian can succeed where the necessity to build a political context when any individual can maximize his possibilities. This begins with a strong commitment against inequality and for social justice.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesperson of the CL2P