Paul Biya et le Mandat du Ciel
Sera-t-elle l’erreur fatale? L’instrumentation contre la France d’une jeunesse clochardisée par un dictateur
Comme il fallait s’y attendre après les déclarations du président Macron sur les violations des droits de l’Homme au Cameroun, les manœuvres d’instrumentalisation des Camerounais contre la France se multiplient. En effet depuis lundi matin des jeunes désœuvrés et manipulés manifestent devant l’ambassade de France à Yaoundé, dans un pays où la moindre manifestation est sauvagement réprimée.
C’est cela une dictature féroce. L’État, ses institutions et toutes les libertés sont littéralement privatisés dans un seul but: maintenir le pouvoir en place. Aussi, ce type de protestation massive contre la France ne peut pas avoir lieu sans la grosse artillerie de la tyrannie en place.
Pourtant les Camerounais ordinaires souffrent depuis plus de 4 décennies d’un régime de plus en plus totalitaire. Le CL2P a noté la fusion d’un désir croisé pour le régime de Yaoundé de corriger unilatéralement les torts perçus (à l’extérieur notamment) et d’une militarisation de son ethno fascisme (à l’intérieur), accélérés par les nouvelles formes de médias. Des groupes d’intérêts croisés dominent ainsi l’agenda politique du pays pour une raison essentiellement de survie, alors que la société devient de plus en plus tribale – et, comme le démontre le CL2P, les pertes en tous genres se multiplient, menaçant les gains réels obtenus à l’issue d’une indépendance inachevée puis d’une politique multipartite pour laquelle de nombreux Camerounais patriotes sont morts.
En effet, la fin d’un satrape signifie également la fin du « Mandat du Ciel », notamment lorsque le Seigneur et Maître de la Françafrique à Paris retire ce mandat du Ciel.
Sur le plan pratique cela signifie que le satrape pourrait ne plus bénéficier du soutien voulu indéfectible de Paris et, par conséquent, il ne serait plus légitime de donner au peuple l’ordre, la sécurité, la stabilité puis la paix parce qu’il aura perdu la faveur divine et le droit d’accompagnement à l’obéissance. Cette perte de garanties d’ordre social signale le retrait du Mandat du Ciel, ce qui en fait, parfois, une prophétie auto-réalisatrice. C’est important, parce que le mandat du ciel de Paris sert surtout de fonction de légitimation du pouvoir en Françafrique. Ne plus être en odeur de sainteté à Paris est compris comme un baiser de la mort.
Abondant dans le même sens, l’érudite américaine et spécialiste de la non-violence, Judith Butler, soutient que notre égalité humaine impliquerait de traiter toutes les vies comme des vies que nous pouvons pleurer. Par conséquent, les processus de deuil en tant que forme communautaire de reconnaissance sociale, de liens de parenté et de soins, puis la reconnaissance que toutes les vies comptent et se valent.
Cela ne signifie pas que chacun de nous doit pleurer la mort de quiconque dans le monde, aussi éloigné soit-il. Mais nous devons considérer ces vies comme dignes de protection, car quelque chose d’incalculable serait perdu si une seule de ces vies était perdue. Il n’y a aucune défense morale pour considérer uniquement ceux qui font partie de notre cercle intime comme dignes de vivre. Si nous faisons ainsi, ça veut dire que nous construisons la société de manière à ne protéger que nos proches et en considérant les autres comme purement superflus, et donc, nécessairement au-delà de notre cercle de préoccupation ou d’intérêt.
Ceci est un cadre linguistique pour nous permettre de mesurer la gravité de la banalisation des concepts comme “menace existentielle” et «dommage collatéral» dans le langage courants des décideurs politiques; ces concepts qui considèrent certaines pertes comme acceptables et bâtissent donc un sens de soi par expulsion de l’autre. Butler poursuit en soulignant qu’en plus de cette reconnaissance de la nature totale de notre interconnexion, de l’universalité de notre véritable cercle de préoccupation, elle veut que nous reconnaissions que dans toute circonscription de soi, il y a conflit, il y a pluralité d’entités unies par un lien chargé, ambivalent, qui a le potentiel d’exploser en violence, et le choix de la non-violence n’a de sens qu’à la lumière de cette tentation omniprésente de la violence. Cela devrait être suffisamment clair dans le cas des familles et des voisins, où la proximité peut entraîner des affrontements, mais cela est également vrai même dans la peau d’un individu.
C’est pour ces raisons qu’Il faut enfin avoir le courage de tenir un langage de vérité au régime de Yaoundé, comme l’a publiquement fait le président Emmanuel Macron au salon de l’agriculture à Paris le 22 février 2020, et surtout de se désolidariser de ses crimes de guerre, contre l’humanité et depuis peu de génocide perpétrés par son armée, précisément en se prévalant du soutien indéfectible de la France au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.
Alors vivement une enquête internationale indépendante, puis les poursuites devant la Cour Pénale Internationale (CPI)!
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
Vidéo:
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English version
Paul Biya and the Mandate of Heaven
Will it be the fatal error? The instrumentation against France of a youth tramped by a dictator
As should be expected after President Macron’s declarations on human rights violations in Cameroon, launching of the maneuvers of the Cameroonians against France.
Indeed, since this monday morning unemployed and manipulated young people are demonstrating in front of the French Embassy in Yaoundé, in a country where the slightest demonstration is savagely repressed. Hence, this kind of massive protest against France cannot take place with the big machinery of tyranny.
This is a fierce dictatorship. The state, its institutions and all freedoms are literally privatized with one goal: to keep power in place.
As ordinary Cameroonians are increasingly suffering through 4 decades of an increasingly totalitarian regime, the CL2P has noted the emergence of a crusading desire for the regime of Yaoundé to unilaterally right perceived wrongs and a weaponization of ethnofascism, both accelerated by the new forms of social and news media. Narrow sets of survival interests now dominate the political agenda as society becomes more and more tribal – and, as the CL2P demonstrates, the casualties are mounting, threatening the real gains of the independence and multiparty politics many patriotic Cameroonians have shed their bloods to achieve.
This is because the end of a satrap also means the end of the “Mandate of Heaven” when the Lord and Master of the Francafrique in Paris withdraw his mandate of Heaven which means that the satrap no longer has the aura of Paris and, therefore, no longer legitimate to give to the people internal order and external security from invasion because he has lost the divine favor and the accompanying right to obedience. This loss of guarantees of social order signals the withdrawal of the Mandate of Heaven, making it, at times, a self-fulfilling prophecy. This is important, consequently, because the mandate of heaven from Paris serves as legitimating function of power. Thus, not being in good odor in Paris was a kiss of death.
Consequently, American scholar and specialist of non-violence, Judith Butler argues that our human equality would involve treating all lives as grievable, therefore, processes of grievability as communal form of social recognition and bonds of kinship and care, henceforth, all lives matter. This doesn’t mean that each of us must cry over the death of anyone in the world, no matter how remote, but we must regard those lives as worthy of protecting, because something incalculable would be lost if even one of those lives was lost.
There is no moral defense for regarding only those like us as requiring that we construct society so as to protect them and regarding others as just too much, as necessarily beyond our circle of concern.
It is a linguistic frame that enables us to have a concept like “existential menace” and “collateral damage” that regards some losses as evil and therefore acceptable. Butler goes on to emphasize that in addition to this acknowledgement of the total nature of our interconnectedness, of the universality of our true circle of concern, she wants us to recognize that within any circumscription of the self, there is conflict, there is a plurality of entities united by a bond that is fraught, that is ambivalent, that has the potential to explode into violence, and the choice of nonviolence is only meaningful in light of that ever-present temptation toward violence. This should be clear enough in the case of families and neighbors, where closeness can and does result in clashes, but it’s also true even within the skin of one individual
For these reasons, we must finally gather the courage to keep it a language of truth and above all to dissociate ourselves from these war crimes, against humanity and recently genocide perpetrated by its army, by availing itself of France’s support within the UN security council.
We strongly recommand an independent international investigation, and then the prosecution before the International Criminal Court (ICC);
The Committee For The Release of Political Prisoners (CL2P)