Voici venu le temps de la récupération presque naturelle d’une victoire en coupe d’Afrique des nations (CAN) par un dictateur et ses soutiens au Cameroun, une victoire acquise – faut-il le rappeler – grâce au renouvellement, l’abnégation, et à l’esprit de solidarité de jeunes “mercenaires” camerounais évoluant tous isolément à l’étranger.
Car au Cameroun de Paul Biya ce qui fait office de championnat de football peine à fonctionner, la ligue étant sous le contrôle d’un vieux général coupeur autrefois des têtes indépendantistes qui peine avec ses affidés à s’adapter aux techniques modernes de management sportif, dans ce pays désormais champion d’Afrique pour la cinquième fois, indépendamment de ses participations en phase finale de la coupe du monde de football.
Il n’empêche, les heures, jours, semaines, et mois qui viennent verront la multiplication des appels initiés par tous ces personnages pour une énième candidature du grand timonier Paul Biya à une autre parodie d’élection présidentielle, au nom – nous diront-ils – de “l’immense contribution” de ce dernier dans la victoire des Lions Indomptables au Gabon, et du rayonnement ainsi donné au Cameroun à l’étranger.
Pourquoi donc devraient-ils arrêter avec une imposture de progrès social et économique véhiculée à travers ou grâce au football étranger, qui a si bien réussi au régime en place depuis 35 ans?
Elle va donc reprendre de plus belle malgré que le Cameroun soit sous un autre plan d’ajustement structurel du FMI depuis quelques semaines. Précisément parce que l’immensité des Camerounais continue de se suffire ou contenter – sous la propagande – des victoires des Lions depuis l’étranger; reléguant localement la construction des routes, des écoles, des hôpitaux, l’accès à l’électricité ou à l’eau courante …au rang de ces promesses irréalisables comme l’émergence économique promise pour 2035 par un “Renouveau” dont ils aperçoivent “les grandes réalisations” dans la prolifération des débits de boissons et des églises révélées depuis 1982.
Longue vie à Paul Biya, et à sa dictature éternelle!
Joël Didier Engo, Président du Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)