Officiellement condamné pour détournements de fonds et pillage en bande, Paul Eric Kingue est en réalité le prisonnier de certains dignitaires du régime camerounais. Ces derniers n’ont pas supporté que l’ex-Maire de Njombé-Penja demande à une société d’exploitation de la banane, dont ils sont des actionnaires, de s’acquitter de ses obligations fiscales.
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Il est l’otage idéale d’un État visiblement sourd, mieux, un État voyou.
Malgré les recommandations faites par le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’Onu en août dernier, le Cameroun refuse d’accorder la liberté à Paul Eric Kingue. Aux dernières nouvelles, le Cameroun risque dans les jours qui viennent une sanction du Conseil des droits de l’homme de l’Onu si il ne donne pas suite aux recommandations du Groupe de travail.
Plus de 7 ans déjà que l’ancien maire de Njombe Penja, localité réputé célèbre pour ses grandes plantations de banane, croupit dans une cellule de la tristement célèbre prison centrale de New Bell à Douala. Son crime? Avoir commandité les émeutes de fin février 2008 et détourné les fonds de la Mairie, soit plus de 6 millions de F Cfa. Du moins si l’on en croit la version officielle.
Mais le caractère vicié des « procès à tiroirs »( un pour complicité de pillage en bande et deux pour détournements de deniers publics) contre Paul Eric Kingue donne à penser à autre chose: des reports à n’en plus finir, des témoins de l’accusation qui se dédisent quand ils ne font pas de faux témoignage, audiences en l’absence de l’accusé, etc…Avec à la clé, des condamnations à la pelle: à 6ans de prison puis 3 ans en appel pour complicité de pillage en bande, à 10 ans de prison puis acquittement pour détournement de deniers publics et enfin à la prison vie puis à 10 ans de prison en appel pour les mêmes faits. Toutes ses affaires sont toujours pendantes devant la Cour suprême du Cameroun.
Le prisonnier politique Paul Eric Kingue
Pourquoi tant d’acharnement judiciaire contre Paul Eric Kingue? Qui en veut tant à ce spécialiste du droit de l’environnement moulé dans des universités sud-africaines dans les années 1990? Le malheur de l’ancien Maire de Njombé Penja, élu à cette fonction en juillet 2007, est dans son combat de longue date.
Natif de la localité de Penja, Paul Eric Kingue aujourd’hui âgé de 49 ans, est fils d’un cultivateur surexploité par les sociétés agricoles qui peuplent cette petite ville. Ce qui va sans doute marquer le jeune Kingue qui, tout au long de sa vie, va batailler pour voir améliorer les conditions de travail et de vie des ouvriers agricoles de cette localité.
Avant son arrestation par des éléments du Bataillon d’Intervention rapide (unité spéciale de l’armée) et de la gendarmerie locale en février 2008, Eric Kingue avait invité la société Les Plantations du Haut Penja (Php), filiale de la française La Compagnie fruitière, à s’acquitter de leurs impôts et taxes. Un véritable affront que les actionnaires des Php, qui seraient de très hauts responsables de la présidence de la République du Cameroun, ont sans doute tenu à laver. Et ils semblent y tenir, malgré les rappels à l’ordre de la communauté internationale.
Besoin de notre solidarité certes, mais de notre générosité aussi
Parce que Paul Eric Kingué (PEK), littéralement sans ressource, doit néanmoins continuer de faire face aux mille et un petits tracas quotidiens. Dans un univers carcéral où tout se paye au Cameroun, PEK n’a plus aucun accès à son compte bancaire depuis quelques mois, et ne peut uniquement compter sur notre générosité.
Pour tout don ou virement, prière de contacter son comité de soutien.
Contact: HUBERT, coordinateur du groupe de soutien à Paul Eric Kinguè.
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Contact du groupe de soutien: luxjeux@pt.lu