Guinée Conakry: c’est ainsi que les despotes traitent leurs vrais opposants en Afrique noire francophone, les séquestrant sans même permettre qu’ils puissent se ravitailler…
Le président de l’Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG) dont le domicile est encerclé depuis plusieurs jours par un important dispositif des forces de sécurité se considère comme “otage” du régime de Alpha condé.
Dalein Diallo, sur la base de compilation effectuée par les opposants, s’est attribué la victoire à l’issue des élections du 18 octobre dernier.
Des résultats qui selon lui ont été présentés par ses camarades de la coalition et lui-même aux ambassadeurs accrédités dans son pays.
“Nous avons présentés les résultats totaux globaux en notre possession aux diplomates étrangers accrédités en Guinée” a t-il souligné.
Interrogé par la BBC, Dalein Diallo qui ne reconnait pas la victoire de Alpha Condé, a dénoncé la mise en résidence forcée que le régime Condé fait subir à sa famille et à lui-même.
Il a révélé à la BBC que les vivres commencent à manquer dans son domicile.
Amnesty déclare détenir des preuves que les forces de sécurité guinéennes ont tiré à balles réelles
Sur la base d’images satellitaires de Photos sur le terrain et de vidéos Amnesty International indexe les forces de sécurité guinéennes
La sortie du challenger du président Alpha Condé intervient au moment où l’organisation internationale de défense des droits de l’homme, Amnesty internationale, accuse les forces de sécurité guinéennes d’avoir tiré à balles réelles contre des manifestants, lors des troubles qui ont été engendrés par les élections présidentielles auxquelles participent pour la troisième fois Alpha Condé (82 ans).
Amnesty a ajouté qu’elle était toujours en train d’analyser des informations en sa possession, mais que ces dernières tout comme celles publiées dans la presse locale, laissent croire que “des dizaines de personnes auraient pu être tuées”.
L’ONG internationale a ajouté que dans une vidéo tournée pendant les troubles récents dans la capitale Conakry, on peut voir un agent de sécurité en train de tirer sur des personnes à très courte distance, “sans aucune menace apparente pour sa vie mais surtout, en violation des règles internationales sur l’utilisation des armes à feu par les forces armées”.
Amnesty a également analysé des photos prises dans la région de Labé, qui montraient des douilles de balles de fusils d’assaut AK-47.
Elle a ajouté que les forces de sécurité guinéennes déployées dans la région sont souvent équipées de tels fusils.Le gouvernement réfute ces allégations.
Fabien Offner, chercheur à Amnesty, a déclaré à l’Agence France Presse, que “Les autorités doivent arrêter d’utiliser des armes à feu” et “Si une culpabilité pénale est établie, les personnes soupçonnées doivent être traduites en justice dans le cadre de procès équitables devant des tribunaux civils”, a-t-il ajouté.
Souleymane Keita député du parti au pouvoir qui récuse les accusations de Amnesty, signale que des personnes ont trouvé la mort tant au sein des populations civiles que chez les forces de défense et de sécurité.
“Nous au niveau du parti nous n’accordons jamais de crédit aux accusations de Amnesty qui ne consulte que l’opposition“ a t-il déclaré.
Pour l’heure l’opposition et les autorités ne s’accordent pas sur le nombre de personnes tuées dans cette crise post-électorale.
Guinée: des commissaires de la Céni dénoncent des fraudes
Publié le : 26/10/2020
Au lendemain de la proclamation par la Céni des résultats provisoires de l’élection présidentielle qui ont donné vainqueur le président sortant, le vice-président de l’instance électorale, Bano Sow, qui est issu de l’opposition, a signé une déclaration proposant « la reprise » partielle ou totale du scrutin en raison d’un certain nombre d’anomalies.
Avec notre correspondant à Conakry, Carol Valade
Si le bon déroulé du vote a été salué par les observateurs africains, c’est dans les opérations de centralisation que les choses se compliquent.
Refus d’afficher les résultats, manque de transparence dans la remontée des procès-verbaux, disparitions, substitutions ou encore falsifications de PV… Le rapport des commissaires note une « concentration d’anomalies » dans la région de la Haute-Guinée, réputée être un fief du pouvoir en place où certains taux de participation oscillent entre 98% et plus de 100%. Peu de bureaux de vote annulés, presque aucun bulletin nul dans cette zone rurale avec un fort taux d’analphabétisme, souligne encore le document.
Enfin, lors de la totalisation des votes, « le nombre total de suffrages exprimés ne correspondrait pas à la somme des suffrages obtenus par l’ensemble des candidats », selon le rapport qui met en cause la sincérité des résultats et propose la reprise du scrutin.
Mamady 3 Kaba, le porte-parole de la Céni, qui n’a pas encore consulté le document, y voit une démarche « politique ». C’est trop tard, dit-il, les recours doivent être désormais portés « par les candidats » auprès de la Cour constitutionnelle. Celle-ci disposera ensuite de cinq jours pour les étudier et proclamer les résultats définitifs ou annuler le scrutin.