Pour une justice indépendante et productive à Yaound
Alors que le “Nnôm Ngui” (Chef des chefs) prévoit une réunion du Conseil suprême de la magistrature le 6 août 2020, le CL2P profite de l’occasion pour contribuer à certains changements productifs. Pour ses opposants et ses ennemis, le CL2P est l’idiot utile de certains politiciens corrompus, ce qui est loin de la vérité et tous le savent pertinemment.
La réalité est que le CL2P fonctionne dans une logique de contribution. Nous avons toujours milité pour une justice indépendante. Une indépendance qui prône la séparation entre les procureurs et les juges d’instruction pour éviter les poursuites incestueuses motivées par la délation, les représailles, la mauvaise foi et le harcèlement. Il est important de séparer les poursuites politiques de la procédure judiciaire, notamment pour éviter des enquêtes menées uniquement à charge comme on le voit si fréquemment sans aucun respect du principe du contradictoire. La vraie justice protège les faibles des puissants.
De plus, les règles de confidentialité de l’enquête, la présomption d’innocence et la protection de la dignité humaine doivent être primordiales pour éviter de bouleverser les procédures judiciaires ordinaires.
Par ailleurs, la séparation des pouvoirs doit être respectée. À ce jour, le Nnôm Ngui est également le magistrat en chef du Cameroun avec une immunité large et illimitée, puis le pouvoir d’affecter et de licencier des juges à volonté et sans explication. Dans un pays normal, personne ne doit être au-dessus de la loi, pas même un président!
Le CL2P affirme que les juges doivent être promus par le biais d’un processus indépendant d’examen par les pairs et recevoir un mandat pour les protéger des ingérences politiques.
Nous avons également besoin de véritables instances de contrôle et de plus de contributions de la société civile avec des citations à comparaître devant le grand jury pour des auditions sur une base objective dans le cadre des enquêtes encours, avec des demandes de preuves réelles et des procès éventuellement devant un jury des pairs afin de s’assurer de la conformité des faits reprochés avec la loi.
Le CL2P a toujours noté que la justice au Cameroun est essentiellement répressive sans possibilité de réhabilitation ni de reconstruction. Une véritable justice ne se contente pas de punir, elle réhabilite également à travers un ensemble d’options éducatives et citoyennes.
Pour terminer, et pas des moindres, le régime de Yaoundé est signataire de nombreuses conventions internationales relatives aux droits de l’Homme. Pour être crédible, il doit absolument suivre les recommandations des organes internationaux des droits de l’Homme, comme le Groupe de Travail sur la Détention arbitraire de l’ONU dont les avis sont encore très souvent ignorés ou appliqués tardivement par les autorités camerounaises (notamment sur les cas Marafa Hamidou Yaya, Achille Zogo Andela, et Urbain Olanguena Awono).
Ne pas le faire ternit encore plus le régime de Yaoundé sur la scène internationale, en donnant de lui l’image d’un régime de parias.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
[spacer style="1"]
For an independent and productive justice in Yaoundé
While the Nnom Ngui is planning a meeting of the Supreme Judicial Council on August 6, 2020, the CL2P takes the opportunity to contribute to certain productive changes. For its opponents and enemies, the CL2P is the useful idiot of certain corrupt politicians, which is far from the truth.
The reality is that the CL2P operates in a logic of contribution. We have always campaigned for independent justice. An independence that breaks prosecutors from investigating judges to avoid incestuous prosecutions motivated by delation, reprisals, bad faith and harassment. It is important to separate political prosecution from judicial regulation to avoid investigations carried out without any legitimacy. True justice protects the weak from the powerful.
In addition, the rules of confidentiality of the investigation, the presumption of innocence and the protection of human dignity must be paramount to avoid disrupting ordinary judicial procedures.
In addition, the separation of powers must be respected. To date, Nnom Ngui is also the chief magistrate of Cameroon with broad and unlimited immunity and with the power to hire and fire judges at will and without explanation. In a normal country, no one should be above the law, not even a president.
The CL2P argues that judges must be promoted through an independent peer review process and have a mandate to protect them from political interference.
We also need real control infrastructures and more contributions from civil society with summons to appear before the grand jury for a demonstration of an objective basis of investigation with requests for real evidence and jury trials of peers to follow the facts and the law wherever they lead
The CL2P has always noted that justice in Cameroon is essentially repressive without the possibility of rehabilitation. True justice not only punishes, it also rehabilitates through a set of educational options.
In the end, but not least, the Yaoundé regime is a signatory to numerous international human rights conventions. To be credible, they must follow the recommendations of international human rights bodies. Failure to do so tarnishes the Yaoundé regime even more as an outcast regime.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P