Dans nos traditions ancestrales, toutes ethnies confondues, lorsqu’une femme se dénude pour exprimer son mécontentement, cela est interprété comme l’ultime voie de recours. Une symbolique porteuse d’un signal d’alarme.
C’est donc un acte de malédiction en soi. Une sorte de représailles mystique contre quelqu’un pour un grave tort causé.
Le leitmotiv d’une telle sortie est-il noble ? En d’autres termes, leurs #revendications de #fond sont-elles défendables ? Je pense que OUI.
OUI, car ma position sur le drame camerounais est connue de tous. Il en est de même de ma position sur l’urgence d’un parachèvement de l’indépendance politique, économique et culturelle du Cameroun et de l’Afrique des reliques du colonialisme qui refuse de lâcher prise.
OUI, dès qu’il vient à ma conscience le souvenir des milliers de morts, civils et militaires du NoSo, de Boko Haram, des morts de la soif et de la famine du grand nord, des morts qu’une gouvernance tournée vers les intérêts bien compris du peuple aurait pu nous épargner…
OUI, parce-que le #Cameroun va indéniablement mal.
Nous sommes à la croisée des chemins et le peuple exténué, brisé, cherche désespérément sa porte de sortie, les clés de sa libération de 40 ans de misères et de brimades.
Est-ce que le recours à une telle symbolique mystique ancestrale suffira t’il pour déclencher le grand #sursaut de Patriotisme et d’Humanisme chez ceux de l’intérieur et de l’étranger qui tiennent le Cameroun et l’Afrique captifs ? J’en doute… Il en faudra plus. Genre un “tsunami”.
Cependant,
Qui suis-je pour dédaigner, voire jeter à la vindicte populaire les essais de libération portés par mes semblables femmes ?
Qui nous dit que ceux/celles de l’intérieur ne feraient pas pareil sinon pire s’ils n’étaient tétanisés par la peur du kalachnikov qui tient en respect les #miserables locaux ?
Voilà pourquoi je m’incline devant le courage, le #DonDeSoi dont font montre ces filles, ces femmes, ces mères, qui finalement, n’ont fait qu’user des seules armes qui leur restent, leur corps défendant,
pour crier au monde le cri de #désespoir qui vient de leurs #tripes, c’est-à-dire d’#ici. elles dont les nombrils sont enterrés ici.
Afin que le monde soit pris à témoin. Afin que ceux de l’intérieur qui nous tiennent en laisse fassent peut-être preuve de #pondération de cette boulimie du pouvoir devenu poison, cancer qui met le corps social camerounais sens dessus dessous. Ivre de 40 ans d’errance.
Ayant rangé ma pudeur dans les cachots de notre commun désarroi…Je m’incline mesdames, mes sœurs,
Pour mieux entendre #votre, #notre cri.
Par Alice Sadio, femme politique camerounaise
Une citoyenne meurtrie.