Première dame de l’oppression: quand les Biyas détournent la journée de la femme
La Journée internationale de la femme sert à nous rappeler de l’urgence de l’élimination de la violence à l’égard des femmes. La prémisse de la journée est de sensibiliser sur le fait que les femmes dans le monde entier sont sujettes au viol, à la violence domestique, et à d’autres formes de sévices. Paradoxalement nous assistons médusés au culte de son « Excellence Madame La Présidente de la République », que les camerounais n’ont à notre connaissance jamais élue..à supposer d’ailleurs que son époux l’ait jamais été. Elle y est même célébrée comme une icône de la défense des femmes.
En effet, ce n’est pas exactement le genre de carrière que vous verriez proposer à l’agence locale de recherche d’emploi. Dans de trop nombreuses kleptocraties autocratiques du monde, particulièrement en Afrique, il y a peu de positions plus lucratives et aussi dorées que de devenir l’épouse d’un dictateur. Et comme on dit, derrière chaque grand homme il y a une grande femme. Et qui se tient derrière les dictateurs du monde? Les Premières Dames de l’Oppression.
Dans les bons et les mauvais moments, les femmes de dictateurs ont bien tout supporté: la corruption, les répressions politiques, la torture, et le meurtre. Ainsi, ces Première Dames de l’Oppression sont connues pour profiter de la grande vie pendant que leurs peuples souffrent. Cette nouvelle génération de personnages à la “Lady Macbeth » est aussi connue pour soutenir leurs despotes de mari même face aux condamnations internationales.
Dès lors comment voulez-vous que des organisations structurées, légales, et respectées comme la nôtre (le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P) ne veulent pas adhérer au discours étonnement très indulgent et complaisant envers un tyran et sa compagne qui prévaut au Cameroun? Parce les organisations de défense des droits humains, telles que la CL2P, ont pour raison d’être que ces dames de l’Oppression puissent également répondre de toutes les terribles atrocités commises par leurs maris avec leur consentement.
Nous ne pouvons donc pas nous résigner devant l’accoutumance voire l’accommodement de nombre de camerounais (de l’intérieur comme de la diaspora) avec une culture politique totalitaire, après plus de 35 années d’une dictature implacable. En gros pour certains ressortissants de ce pays, l’enfer c’est toujours les autres: les collaborateurs, les ministres, les opposants…-mais jamais les Biya!
Pourtant ces derniers devront d’une manière ou l’autre rendre des comptes à leurs victimes, qu’elles soient leurs anciens collaborateurs, partisans, ou des camerounais ordinaires. C’est aussi cela la raison d’être des ONG comme la nôtre, et visiblement ça peut constituer un point de désaccord avec certains de nos partenaires de l’opération du « Chassement » de Paul Biya.
Nous en avons cure! Parce qu’on ne se débarrasse pas d’un système totalitaire en concédant d’avance une impunité et une immunité totale à celui et à celle qui l’incarnent dans sa forme la plus aboutie; indépendamment de toutes les autres complicités notamment de ces anciens collaborateurs tombés parfois en disgrâce qui devront eux aussi inévitablement s’en expliquer.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
English version
First Lady of Oppression: When the Biyas High jacked Women’s Day
Women Day is clearly a day for the Elimination of Violence against Women. The premise of the day is to raise awareness of the fact that women around the world are subject to rape, domestic violence and other forms of violence. However, the cult of his « Excellency Madam the President of the Republic », that the Cameroonians have to our knowledge never elected … assuming that her husband has ever been, to celebrate the Cameroonian’s first lady as an icon if women’s rights which borders on folly.
Being a first lady is not exactly the kind of career you would see advertised at the local Job Centre. But in the world’s all-too-numerous autocratic kleptocracies there are few positions more lucrative and gilded than becoming the wife of a dictator.
Indeed, behind every great man is a great woman, as they say. But who stands behind the world’s dictators? In good times and in bad, the ladies of the Dictators’ Wives Club sure put up with a lot: corruption, political uprisings, torture and murder. Thus, these First Lady of Oppression are known to enjoy the high life while their people suffer. This new generation of “Lady Macbeth” figures, are known to stand by their despot men in the face of international condemnation.
And how do you expect that structured, legal and respected organizations such as ours (the Committee for the Release of Political Prisoners – CL2P) to adhere to this surprisingly indulgent and complacent opinion of a tyrant and his companion which prevails in Cameroon? Human right organizations, such as the CL2P, raison d’etre is to make sure these ladies have to answer for all of the terrible atrocities committed by their husbands. Therefore, no habituation or even accommodation, like many ordinary Cameroonians do, is possible to the totalitarian political culture, after more than 35 years of relentless dictatorship. Basically for some people hell is always the others: the collaborators, the ministers, the opponents … – but never the Biya!
One way or another, the Biya will have to be held accountable to their victims, be they former collaborators, supporters, or ordinary Cameroonians. This is also the raison d’être of NGOs such as ours, and obviously a point of disagreement with some of our partners in the « Chassement » operation.
Indeed, we do not get rid of a totalitarian system by granting in advance total immunity to the one who embodies it in its most accomplished form; irrespective of all their accomplicities, especially of those of former collaborators in disgrace who will also inevitably have to explain why.
The Commitee For The Release of Political Prisoners (CR2P)