Prendre l’ethnofascisme au sérieux à Yaoundé
Par Pr. Olivier J. Tchouaffe, Porte-parole du CL2P
La démonstration magistrale d’une étude ethnographique médico-légale de l’ethnofacisme à Yaoundé, sur JMTV+ avec la journaliste Jackie Moiffo, par Joël Didier Engo, président du CL2P, traduit que les choses sont encore pires qu’on ne le pensait dans le pays. L’ethnofascisme n’est pas simplement une abomination du pouvoir, c’est la conception même du pouvoir en place.
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Engo parle d’un homme (Paul Biya) qui n’a affiché aucune trace de tribalisme avant son arrivée au pouvoir en novembre 1982 pour se rendre compte qu’il n’y a pas d’autre moyen de gouverner dans un pays maintenu depuis 40 ans en état d’exception permanent, où les « indésirables » sont tués ou enfermés dans ses camps de concentration.
Comme le décrit Engo, dans une société de contrôle disciplinaire, l’exercice du pouvoir est un exercice d’inclusion et d’exclusion structurelle où les citoyens ordinaires sont réduits à être des Homo Sacer, ce qui signifie qu’il n’y a pas de conséquences juridiques pour leurs disparitions. C’est très problématique, car, s’ajoutant au culte du chef et à son immortalité obscène, nous avons un problème systémique où notre rapport au pouvoir est profondément narcissique et psychopathique. Des pratiques institutionnelles qui s’insinuent et façonnent nos expériences politique d’une manière que nous ne reconnaissons pas souvent, mais qu’Engo reconnaît comme une forme de TSPT, de syndrome post-traumatique, et ce que le savant français Bernard Stiegler appelle le Pharmakon, un produit à la fois poison et remède. Reconnaître cet état traumatique est nécessaire à notre guérison.
À ce sujet, nous dénonçons toute les sourdes guerres de clans familiaux dans l’optique d’une succession au sein d’un pouvoir devenu tribal…à Yaoundé
Parce que c’est tout ce que nous devons éviter et combattre sans la moindre concession….
En effet le Cameroun n’est pas une possession clanique et familiale, mais demeure formellement cette république dont chacun de ses ressortissants doit veiller à la pérennisation en privilégiant une approche égalitaire et démocratique des institutions.
Aussi, au CL2P, nous développons les notions de droits épistémiques comme une disposition critique essentielle dans notre lutte pour la démocratie et le changement. Ces droits épistémiques nous offrent la possibilité de questionner le statu quo et responsabiliser le gouvernement. Par conséquent, nous luttons inlassablement pour nos droits supposés donnés par Dieu aux êtres humains. Nous reconnaissons que ces droits impliquent des obligations de la part du gouvernement, principalement, de fournir les informations pertinentes. De plus, le droit de notre individu à l’information implique également une gamme de protections contre la désinformation, la tromperie, la manipulation, la diversion, la propagande etc… Nous avons le droit de savoir comment notre pays est gouverné et nous avons le droit de le tenir responsable.
Dans ce contexte, dans une culture hautement ethnofasciste chargée de néolibéralisme compétitif, il existe une préoccupation tacite concernant des quantités limitées de ressources. L’idée que si nous acceptons les plaintes de ce groupe, quelqu’un d’autre doit être perdant. Il faut comprendre que personne n’est spécial au Cameroun. Tous les héros de notre indépendance ont été assassinés. Pour honorer leur mémoire, nous n’avons pas d’autre choix que de pratiquer la justice sociale et la politique égalitaire.
Pr. Olivier J. Tchouaffe, Porte-parole du CL2P
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English version
Taking EthnoFascism Seriously in Yaoundé
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
The magistral demonstration of a forensic ethnographic study of ethnofacism in Yaoundé, on JMTV+ with journalist Jackie Moiffo, by Joel Didier Engo, president du CL2P, demonstrates that things are even worse than we thought in the country.
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Ethnofascism is not simply an abomination of power, it is the conception of power itself. Engo talks about a man who did not display any traces of tribalism before he came to power in November 1982 to realize that there is no other way to govern in a country under a permanent state of exception where the “undesirables” are killed or locked up in concentration camps.
As Engo describes, in a disciplinary society of control, the exercise of power is one of structural inclusion and exclusion where ordinary citizens are reduced to bare life and homo sacer which means that there are no legal consequences for their disappearances. This is very problematic, because, compounded with the cult of chief and his immortality obscene, we have a systemic problem where our relationship to power is profoundly narcissistic and psychopathic. Institutional practices that creep in and shape our experiences in ways we don’t often acknowledge but that Engo recognizes as a form of PTSD, post traumatic syndrome and what the French scholar, Bernard Stiegler, calls, the Pharmakon, a product that is both poison and cure. Recognizing this traumatic state is necessary for our healing.
At the CL2P, we develop the notions of epistemic rights as a critical disposition in our struggle for democracy and change.
These epistemic rights allow us the opportunities to question the status quo and to make the government accountable. Hence, we are fighting tirelessly for our God given entitlements to human rights. We recognize that these entitlements entail duties on the part of the government, principally, to provide the relevant information. Moreover, our individual’s entitlement to information also entails a range of protections against misinformation, deception, and the like. We have the rights to know how our country is governed and we must have the right to hold them accountable.
In this regard, we denounce all the low intensity wars of family clans in the perspective of a succession within a power that has become tribal …
Everything you need to avoid and fight without the slightest concession ….
Indeed, Cameroon is not a clan and family possession, but formally remains this republic of which each of its nationals must ensure the sustainability by favoring an egalitarian and democratic approach to institutions.
Within this context, in a highly ethnofascist culture charged with competitive neoliberalism, there is an unspoken concern about limited amounts of resources. The idea that if we acquiesce to this group’s complaints, that someone else must lose out. We must understand that nobody is special in Cameroon. All the heroes of our independence were assassinated. To honor their memories, we have no choices but to practice social justice and egalitarian politics.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P