Au lendemain de la présidentielle au Cameroun, il n’y a toujours pas de résultats provisoires. 24 heures après cette journée de vote, l’un des principaux candidats revendique aujourd’hui la victoire. Maurice Kamto assure l’avoir emporté au premier tour. L’ancien ministre de Paul Biya a filé la métaphore footballistique pour affirmer qu’il avait gagné. Pour autant, il n’a donné ni chiffre ni pourcentage.
« J’ai reçu mission de tirer le penalty historique. Je l’ai tiré, le but a été marqué », a lancé devant ses partisans et des journalistes réunis pour une conférence de presse Maurice Kamto qui, en filant la métaphore footballistique, a ainsi revendiqué la victoire sous les applaudissements de ses soutiens.
« Je prends à témoin l’opinion nationale et internationale de l’événement historique qui a rendu possible dans notre pays une alternance démocratique, a poursuivi le principal opposant à Paul Biya qui brigue dans cette élection un 7e mandat après 36 ans de pouvoir. J’ai reçu du peuple camerounais un mandat clair que j’entends défendre fermement jusqu’au bout. J’invite le président de la République sortant à organiser les conditions d’une transition pacifique du pouvoir afin de mettre le Cameroun à l’abri d’une crise post-électorale dont notre pays n’a nullement besoin ».
Le RDPC dénonce « une allégation narcissique »
Le président Paul Biya n’a pas réagi lui-même à cette déclaration, mais son parti est sorti du silence. Pour Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur et secrétaire de la communication du RDPC, le parti au pouvoir, il s’agit de propos loufoques, complètement fantaisistes.
« Il s’agit d’une allégation narcissique qui relève de la fantasmagorie. Elle n’a aucun fondement juridique, politique ou sociologique. Elle est donc nulle, et elle nie les faits, a-t-il affirmé au micro de RFI. Qui plus est, elle est contraire aux lois et aux règlements de la République. Nous subodorons qu’il s’agit d’une stratégie pour essayer de vaincre à tout prix. Or seul le peuple camerounais est souverain et seules les urnes doivent décider du prochain président de la République. Nous ne sommes pas une république bananière où quelqu’un peut se lever et se proclamer président, nous sommes un Etat de droit. »