Le candidat à la présidentielle tunisienne Nabil Karoui devrait sortir de prison dans la soirée du mercredi 9 octobre, ont annoncé ses avocats, un coup de théâtre à quatre jours du second tour qui l’oppose au juriste indépendant Kais Saied.
Cette annonce a éclipsé la publication attendue mercredi soir des résultats des législatives de dimanche, qui devraient confirmer un Parlement morcelé, avec une victoire en demi-teinte du parti d’inspiration islamiste Ennahdha.
La Cour de cassation a décidé de libérer Karoui, a indiqué un de ses avocats, Kamel Messoud, dont le client est soupçonné de fraude fiscale et blanchiment d’argent et s’estime victime d’une arrestation « politique ».
Homme d’affaires et des médias, Nabil Karoui devrait quitter dans la soirée la prison de la Mornaguia, à 20 km de Tunis, où il était détenu depuis le 23 août, dix jours avant le début de la campagne pour le premier tour de l’élection présidentielle.
« Le mandat de dépôt contre Nabil Karoui est annulé, l’enquête se poursuit, mais il est libre », a indiqué un autre avocat, Me Nazih Souei.
« Nabil rentre »
Selon une vidéo publiée par la page officielle de Karoui, des partisans se sont rassemblés devant le siège de son parti, brandissant son portrait et chantant en boucle : « Aujourd’hui Nabil rentre, la prison Ciao ciao, de Mornaguia Nabil Karoui ira au (palais présidentiel de) Carthage ».
Toutes les demandes de remise en liberté avaient jusque-là été rejetées, et les avocats de M. Karoui avaient déposé mardi un recours pour exiger le report du scrutin de dimanche, jusqu’à ce qu’il puisse sortir de prison pour faire campagne.
Karoui avait récolté 15,58 % des voix au premier tour de la présidentielle et le parti qu’il a fondé il y a six mois, Qalb Tounes, s’annonce deuxième aux législatives de dimanche. Les premières estimations sur les résultats des législatives convergent vers une nette avance du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, qui devrait être chargé de former le gouvernement, une tâche compliquée étant donné le morcellement du Parlement.
Par L’Obs avec AFP