Un sentiment de profonde tristesse pour l’Afrique noire francophone et singulièrement la Côte d’Ivoire, prise en otage par un autre autocrate au service des intérêts autres que ceux du pays et du peuple qu’il prétend servir.
Outre son obsession à empêcher par tous les moyens une réelle alternance ou transition démocratique en Côte d’Ivoire, ce n’est pas un secret d’affirmer que M. Ouattara est d’abord le garant d’une servitude économique, financière et politique assumée de l’Afrique noire francophone à la France.
Cette conception anachronique, déséquilibrée et néocoloniale du partenariat nécessaire entre la France et l’Afrique est aujourd’hui à contre-courant de l’Histoire. Et M. Ouattara au-delà de ses qualités intrinsèques (notamment d’infatigable travailleur), restera en ce sens comme un de ces dirigeants illégitimes d’Afrique noire francophone sur lesquels la France s’est appuyée pour délibérément freiner une évolution inévitable.
Dommage!
JDE
[spacer style="1"]
Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara candidat à la présidentielle d’octobre 2020
Pressé par son parti, le président ivoirien a choisi ce 6 août, veille du 60e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire pour annoncer sa décision.
Pressé par son parti, le RHDP de se présenter à l’élection présidentielle d’octobre, le président ivoirien Alassane Ouattara a finalement annoncé ce jeudi 6 août, veille du 60e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire qu’il sera dans la course. Au grand dam de ses opposants. Après la mort soudaine de son dauphin, le président ivoirien, 78 ans dont neuf au pouvoir, a maintenu le suspense sur son engagement jusqu’au bout. « Je suis candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre » a-t-il finalement déclaré dans un discours télévisé très attendu par les Ivoiriens sur la chaîne publique RTI briguant donc un troisième mandat.
« Au risque que tous les acquis après tant d’efforts et de sacrifices consentis par toute la population soient compromis, le risque que notre pays recule dans bien de domaines, tout cela m’amène à reconsidérer ma position. Face à ce cas de force majeure et par devoir citoyen, j’ai décidé de répondre favorablement à l’appel de mes concitoyens me demandant d’être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Je suis donc candidat », a fait savoir Alassane Ouattara.
ADO se remet au centre du jeu
Au pouvoir depuis 2011, Alassane Ouattara avait pourtant annoncé en mars 2020 qu’il ne se présenterait pas à l’élection d’octobre. Le changement de Constitution adopté en 2016 lui en donne pourtant le droit à ses yeux, ce que conteste l’opposition. Il fait investir comme candidat Amadou Gon Coulibaly mais celui-ci décède subitement en juillet et son parti le presse depuis de se présenter pour un troisième mandat.
« Je vous demande de me laisser le temps du recueillement et de la récupération avant de vous donner une réponse très prochainement » avait déclaré Alassane Ouattara lors d’un conseil politique du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) à Abidjan, fin juillet. « Je prends acte de la résolution du conseil politique et de votre demande ». « Je suis avec vous (…) vous savez que je ne vous ai jamais déçus » avait-il dit, laissant entendre qu’il déclarera sa candidature ultérieurement. « Je m’adresserai à la Nation et à vous » avait promis le chef d’État sortant évoquant également la trêve de l’Aïd.
L’opposition déjà mobilisée
Sans même attendre, Henri Konan Bédié candidat déclaré du PDCI-RDA à cette présidentielle, affirmait sur France 24 le 29 juillet 2020, qu’un troisième mandat du président Ouattara serait illégal. « Un 3e mandat d’Ouattara serait illégal et le peuple serait prêt à s’opposer à cette candidature ».
La situation politique est tendue en Côte d’Ivoire à trois mois de la présidentielle, dix ans après la crise post-électorale qui avait fait 3 000 morts. Outre Henri Konan Bédié, plusieurs candidats se sont déjà déclarés comme Pascal Affi Nguessan du Front populaire ivoirien (FPI), mais aussi des anciens ministres du camp présidentiel comme Marcel Amon Tanoh ou Albert Mabri Toikeusse. On compte aussi l’ex-chef de la rébellion Guillaume Soro. Ancien Premier ministre d’Alassane Ouattara, passé dans l’opposition l’an dernier, il vit en exil en France après une condamnation à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour « tentative d’insurrection ».
Au cours de cette même journée de jeudi, la fièvre électorale est montée d’un cran. Dans le secteur du boulevard Latrille, à Cocody, des partisans de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo ont manifesté pour dénoncer « son absence sur la liste électorale ». « Les manifestations vont continuer jusqu’à ce que les noms de nos leaders soient inscrits sur la liste électorale (…) afin qu’ils puissent jouir de leurs droits », a affirmé Jean Bahé, responsable de la jeunesse universitaire du FPI. Ils ont brûlé des pneus et mis des objets sur la route. En face, les forces de l’ordre les dispersent à coups de gaz lacrymogène notamment.
Outre M. Gbagbo, le Cojep, le parti de l’ex-chef des Jeunes patriotes ivoiriens Charles Blé Goudé, avait également dénoncé mardi son retrait de la liste électorale, en vue de la présidentielle du 31 octobre.
Le président de la CEI, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, avait expliqué mardi que toute personne condamnée pour un délit ou un crime à une privation de ses droits civiques était rayée des listes électorales.
En novembre 2019, la justice ivoirienne a condamné en appel par contumace Laurent Gbagbo à 20 ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Quant à Charles Blé Goudé, il a été condamné en décembre 2019 à 20 ans de prison pour des crimes commis pendant la crise en Côte d’Ivoire.
Par Le Point Afrique