Depuis des décennies nous menons ce combat solitaire contre l’arbitraire judiciaire et les emprisonnements politiques, au tout début spécifiquement au Cameroun.
Nous avons ainsi fait face, soit au silence assourdissant de l’écrasante majorité des Camerounais francophones, soit aux récriminations d’une partie de l’opinion publique vampirisée par la propagande officielle qui estime presqu’à l’unisson “qu’il n’y a pas de fumée sans feu et que ceux qui croupissent dans ces prisons mouroirs du tyran Paul Biya l’ont bien mérité”….
Au moment où des nouveaux acteurs de la scène politique et civile camerounaise subissent les foudres de ce système répressif aveugle et particulièrement inhumain, il faut encore et encore rappeler qu’en réalité nul n’y est à l’abri au Cameroun: les bourreaux d’aujourd’hui pouvant sous les accusations les plus fallacieuses devenir les victimes de demain, ainsi que les paisibles millions de femmes et d’hommes qui s’en dédouanent en prétendant ne pas faire ou s’intéresser à la politique…(de)tournant volontiers leurs regards sur des distractions sportives ou des faits divers.
Ne pas militer en faveur de la libération de tous ces prisonniers politiques au motif que vous ne partagez pas les mêmes convictions politiques que ces détenus d’opinions, c’est vous condamner vous-mêmes ainsi que vos descendances respectives à des vies misérables sous l’emprise d’une tyrannie perpétuelle, enfermés sans le savoir dans une vaste prison tropicale à ciel ouvert nommée Cameroun.
Réveillez-vous!!!
Joël Didier Engo, président du Comité de libération des prisonniers politiques – CL2P