Prisonniers politiques, l’État zombie et la résilience à Yaoundé
Nous sommes à un moment fatidique où il est convenu de tous reconnaître que la politique du Nnom Ngui a totalement et lamentablement échoué, même si son État zombie continue de trébucher comme un poussin avec la tête coupée, réussissant même le tour de force avec toute son extrême militarisation quotidienne de réduire les interactions entre la puissance publique et les populations uniquement à l’abus d’autorité et à l’obéissance traumatisante.
En réalité cet État zombie a perdu toute autorité morale pour délivrer comme promis «une démocratie apaisée» et des services publics de qualité, ses autorités étant désespérément sourds et ne comprenant pas qu’elles n’ont en réalité plus aucun moyen d’arrêter la transformation politique et sociale dans un régime définitivement prisonnier de la cage de fer de sa dictature.
En effet, lorsque vous êtes gardien de prison, vous êtes en prison avec les personnes que vous privez injustement de liberté.
Le CL2P comprend parfaitement l’utilité d’élargir les questions d’autorité et d’expertise à travers la production fréquente de connaissances et de logiques qui mettent en évidence le capital politique et culturel en tant que ressources nationales; afin notamment de promouvoir une communauté politique unifiée plutôt que hiérarchisée. Et dans le processus, force est de constater la rupture des cadres cognitifs imposés par les idéologues du régime, et leur déplacement sycophantique de la politique démocratique et de la délibération publique qui sont aujourd’hui complètement criminalisées au Cameroun.
Bien sûr, et au-delà de Yaoundé, cela va à l’encontre d’un discours idéologique pouvoiriste assez répandu qui sert à mettre en évidence la soi-disant faiblesse intellectuelle et l’incompétence politique des mouvements sociaux en Afrique noire francophone, afin de dévaloriser et délégitimer les savoirs autochtones et les forces d’opposition, notamment leur activisme sur le terrain, et ainsi naturaliser le néolibéralisme à travers un régime de privatisation systémique du pouvoir sur le continent comme on peut le voir très récemment en Guinée avec Alpha Condé puis en Côte d’Ivoire avant Alassane Ouattara, tous les deux inspirés par Paul Biya au Cameroun.
À cet égard dans la pratique, nous estimons que la nature première dune politique démocratique est d’être expansive, reconnaissant que chacun a droit à une ambition (politique) égale dans la société et à une voix égale dans le fonctionnement institutionnel de celle-ci. En effet, la démocratie doit être un système de principes et non un système de pratiques.
Nous comprenons que les craintes du régime de Yaoundé émergent parce que l’État a perdu l’autorité morale nécessaire, en raison principalement du manque flagrant de démocratie et de la délivrance des services publics de qualité au Cameroun. Il se réduit ainsi à cajoler, menacer et finalement contraindre les gens à lui obéir essentiellement par la force armée.
Au CL2P, nous avons des personnes résilientes qui comprennent et ont survécu aux tortures du régime de Yaoundé et en portent suffisamment de cicatrices pour le prouver.
Elles mesurent donc toute la nécessité de soutenir tous les combattants de la liberté qui luttent contre la dictature de Yaoundé et contre un régime aujourd’hui obsédé uniquement par sa propre immortalité obscène, réduit à attendre la fin du monde, ce qui explique largement sa politique nihiliste.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
English version
Political Prisoners, the Zombie State and Resilience in Yaoundé
At a fateful moment when the Nnom Ngui’s policy has totally failed, his zombie state continues to stumble like a chick with its head cut off again succeeding, with its entire militarization of the everyday life, in reducing interactions between the state and the people to an abusive authority and obedience, even though the zombie state has lost the moral authority to deliver “a peaceful democracy” and public services, but they are still deaf and fail to understand that they have no way to stop the much needed political and social transformation against a regime itself prisoner of the iron cage of the dictatorship. This is because when you are a prison guard, you are in prison, along with the people you unjustly deprive of your liberty.
The CL2P understands the utility of broadening issues of authority and expertise through the production of knowledge and logics that highlight political and cultural capital as national resources for a unified rather than hierarchical political community, in the process, rupturing the cognitive frames imposed by the ideologues of the regime and their sycophantic displacing of democratic politics and public deliberation that are now criminalized.
Of course, beyond Yaoundé, this goes against a powerist ideological discourse that serves to highlight the so-called intellectual weakness and political incompetence of social movements in Africa to devalue and delegitimize indigenous knowledge and opposition forces and their activism on the ground to naturalize the neoliberal regime of privatization of power on the continent as can be seen very recently in Guinea and in Ivory Coast and in Cameroon.
In practice, we are extending the knowledge that a democratic politics needs to be expansive, acknowledging that everyone is entitled to an equal stake in society and an equal say in how society works. In effect, democracy needs to be a system of principles, not a system of practices.
We understand that the regime of Yaoundé fears is emerging because of the state having lost the moral authority that arises from the lack of democracy and delivery of public services, are reduced to cajoling, threatening and ultimately coercing people to obey them.
In the CL2P, we have resilient characters who understand and have survived the tortures of the regime of Yaoundé and have the scars to prove them. Now, they understand how much they are connected with all the freedom fighters struggling against the dictatorship of Yaoundé against a regime obsessed with its own obscene immortality that does nothing but to wait for the end of the world and which explain its nihilistic politics.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P