«Droit à la santé: Quand les prisonniers VIP se meurent dans les geôles». C’est le titre d’un article publié dans les colonnes de l’hebdomadaire Kalara en kiosque depuis le 14 octobre 2019. Notre confrère soutient que plusieurs personnalités détenues dans le cadre de l’Opération Épervier souffrent de différentes pathologies nécessitant une évacuation sanitaire.
Parmi ces personnalités, Polycarpe Abah Abah. Selon notre confrère, l’ancien ministre des Finances est interné depuis deux mois à l’hôpital de la CNPS de Yaoundé.
«Pour cause de maladie, Abah Abah était d’ailleurs absent jeudi dernier (10 octobre 2019, NDLR) à l’audience concernant une des affaires qui le concernent devant le Tribunal Criminel Spécial (TCS)», indique l’hebdomadaire.
Présent à cette audience, un de ses coaccusés, Amadou Vamoulké, l’ancien directeur général de la CRTV incarcéré depuis trois ans sans jugement, s’est exprimé pour présenter ses ennuis de santé.
«Il a expliqué qu’il lui a été découvert à l’Hôpital central de Yaoundé, à la suite d’une insensibilité insistante de son pied gauche, une affection sévère qui nécessitait sa prise en charge à l’étranger compte-tenu des limites du plateau technique local», rapporte Kalara.
«Depuis une dizaine de jours, a déclaré l’ancien patron de l’office national de radio et télévision, mes nuits sont devenues pénibles et je passe la journée avec le pied posé sur une chaise. Pour le neurologue, l’absence de prise en charge signifie à terme, le recours à une chaise roulante à la suite d’une perte de mobilité progressive et inévitable», a-t-il dit, justifiant ainsi sa demande d’évacuation sanitaire à l’étranger.
Le parquet va donner la réponse à cette demande le 21 novembre 2019. M. Vamouké attendra donc encore, comme l’ancien ministre de la Santé, Urbain Olanguena Awono.
Ce dernier, renseigne le journal, «caresse l’espoir de sauver au moins un de ses yeux, la situation étant irréversible pour l’autre organe. Comme dans le cas de M. Vamoulké, les médecins avaient préconisé une évacuation sanitaire en occident suite à la pauvreté du plateau technique local. Informée de la situation, la Présidence de la République avait quand même marqué son accord, après quelques mois d’attente. Cet accord n’a jamais été concrétisé».
L’ancien MINSANTE séjourne dans un hôpital de la place depuis les émeutes du 22 juillet 2019, suite aux violences qu’il a subies de la part d’autres prisonniers.
A ces cas, il faut ajouter celui de Marafa Hamidou Yaya, l’ancien Secrétaire Général de la Présidence, dont les séjours sont fréquents dans les hôpitaux, notamment en raison d’ennuis oculaires.
La santé est aussi fragile pour l’ancien directeur général de la SODECOTON, Iya Mohamed et l’ex-patron de la SIC, Gilles Roger Belinga.
Mais pour l’instant, tous résistent. Ce qui n’est pas le cas, note Kalara, de Fréderic Ekande, Jérôme Mendouga ou encore Henri Engoulou, décédés en prison.
Par Fred BIHINA