« Gilets jaunes » : l’ONU demande à la France d’enquêter sur « l’usage excessif de la force »
Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, s’est dit étonné de voir la France citée « dans une liste entre le Venezuela et Haïti, où il y a eu des morts ».
La haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a demandé instamment à la France, mercredi 6 mars, une « enquête approfondie » sur les violences policières pendant les manifestations des « gilets jaunes ».
Mme Bachelet, qui s’exprimait devant le Conseil des droits de l’homme, à Genève (Suisse), a déclaré :
« Nous encourageons le gouvernement [français] à poursuivre le dialogue et demandons urgemment une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d’usage excessif de la force. »
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Les « gilets jaunes » manifestent contre « ce qu’ils considèrent comme [leur] exclusion des droits économiques et de la participation aux affaires publiques », a déclaré Michelle Bachelet. La haut-commissaire a dénoncé les répressions violentes des manifestations qui se sont produites récemment au Soudan, au Zimbabwe et en Haïti. « Les inégalités touchent tous les pays », a-t-elle également rappelé, et « même dans des Etats prospères, des gens se sentent exclus des bénéfices du développement et privés de droits économiques et sociaux ». Elle n’a toutefois cité que la France comme pays prospère.
« Est-ce bien raisonnable ? », demande Christophe Castaner
Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a réagi en début d’après-midi, se disant étonné de voir la France « cité[e] dans une liste entre le Venezuela et Haïti, où il y a eu des morts ». « Est-ce bien raisonnable ? », s’est demandé le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, sur Twitter, rappelant qu’il y a eu « 41 morts » en Haïti et que le président vénézuélien « Nicolas Maduro refuse l’aide humanitaire à son peuple ».
« On a toujours été extrêmement clairs : à chaque fois que cela est nécessaire, des enquêtes ont été lancées », a ajouté M. Griveaux, lors du compte rendu du conseil des ministres. Il a fait état de 162 enquêtes ouvertes à la date du 1er mars. Quant à l’appel au dialogue prôné par Mme Bachelet, le porte-parole a estimé : « C’est précisément ce qu’on fait avec le grand débat national. »
Cependant, « lorsque les Nations unies s’expriment, (…) la moindre chose, c’est de les écouter et de les prendre en considération », a souligné M. Griveaux.
A la fin de février, la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe avait, elle, demandé à la France de « suspendre l’usage » du lanceur de balles de défense (LBD), accusé d’occasionner de graves blessures aux manifestants.
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