« Je compte arriver à Kinshasa le 1er août dans la matinée. J’ai prévenu les autorités et l’ONU de mon arrivée », a déclaré mardi 24 juillet l’ex-chef de guerre et ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, 55 ans, lors d’une conférence de presse dans un hôtel bruxellois, la première depuis son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI) en juin.
Son parti, le Mouvement de Libération du Congo (MLC), qui l’a déjà investi candidat à la présidentielle du 23 décembre, avait annoncé lundi soir qu’il ferait son retour en République démocratique du Congo le 1er août.
Pas de meeting prévu pour l’instant
« Je rentre pour des raisons familiales, pour voir où est enterré mon père, et pour déposer ma candidature à la présidentielle », a-t-il expliqué, en précisant qu’il n’y avait « pas de meeting prévu pour l’instant » avec ses partisans. Il a obtenu un passeport diplomatique congolais en qualité de sénateur en fonction.
Des élections présidentielle, législatives et provinciales sont prévues le 23 décembre 2018 en RDC. Le scrutin présidentiel permettra de désigner le successeur du président Joseph Kabila, qui ne peut pas se représenter mais ne donne aucun signe sur ses intentions. « La Constitution est là, si elle n’est pas respectée c’est un désastre pour le pays », a estimé l’opposant.
En perspective des élections, Jean-Pierre Bemba « souhaite l’unité de l’opposition », en disant vouloir dialoguer avec ses leaders, y compris Moïse Katumbi, ex-proche de Kabila passé dans l’opposition en 2015 et en exil depuis mi-2016.
Un programme de 200 pages
« Je milite pour une candidature unique de l’opposition », a insisté M. Bemba – « mais pas forcément moi », a-t-il souligné. « Si nous voulons le changement, il faut un seul candidat au niveau de l’opposition. Je soutiendrai celui qui sera le mieux à même de défendre les couleurs de l’opposition », a ajouté le chef du MLC, qui a indiqué avoir rédigé pendant sa détention à La Haye un « programme de 200 pages », économique, social, sanitaire, écologique et éducatif. « Je ne pars pas les mains vides », a-t-il promis.
Jean-Pierre Bemba a été acquitté et remis en liberté provisoire sur décision du jury d’appel de la CPI, à la surprise générale, début juin à La Haye. Il avait été condamné en 2016 à 18 ans de prison pour des exactions commises par sa milice en Centrafrique au début des années 2000.