Alors que certains chefs d’États Africains fraîchement réélus reçoivent des messages de félicitations, c’est plutôt le scepticisme et l’inquiétude qui dominent au sein de la communauté internationale, au lendemain de la réélection de Denis Sassou-Nguesso. Officiellement, il l’emporte dès le premier tour avec plus de 60% des suffrages. Mais l’opposition dénonce « un hold up électoral ». Et, coup sur coup, cette semaine, les Etats-Unis et l’Union européenne ont émis de sérieux doutes sur la crédibilité du scrutin.
Processus électoral « défecteux », « irrégularités généralisées », « arrestations d’opposants »… c’est un bilan consterné que les États-Unis dressent de la présidentielle au Congo. Washington s’inquiète aussi du « climat de peur » dans lequel s’est déroulée la validation du scrutin lundi, alors qu’à Brazzaville des milliers d’habitants fuyaient leur domicile après avoir été réveillés par des détonations d’armes lourdes.
Du côté de l’Union européenne (UE), ce n’est pas plus brillant: « Atteinte aux droits de l’homme, arrestations, et intimidations ». Il y a de quoi remettre en cause « la crédibilité du scrutin », tranche l’UE.
La France muette
Jusqu’à présent la France, elle, est restée muette. Mais discrétion n’interdit pas l’action explique-t-on en coulisses. En février 2016, Paris avait poussé l’Union européenne à ne pas envoyer d’observateurs pour superviser le scrutin.
Elle est aussi intervenu plusieurs fois pour empêcher l’arrestation du général Jean-Marie Michel Mokoko. Et ce n’est pas tout. De source proche des autorités, l’an dernier, après le référendum sur la constitution émaillé de violences, la France avait suspendu sa coopération avec les forces de l’ordre congolaises. A noter également, les récentes critiques du Parti socialiste qui, de bonne source, résument tout haut ce que l’Elysée pense tout bas.
Par RFI