Opposition schizophrénique à Yaoundé
À ce sujet le CL2P a toujours écrit que la catégorie «opposition» à Yaoundé est une catégorie purement biopolitique. En effet, le régime camerounais qui a commencé avec Ahmadou Ahidjo puis s’étend à Paul Biya a toujours soutenu qu’il n’existait aucune opposition légitime au Cameroun et a ainsi tout fait pour qu’il n’en existe jamais en broyant littéralement les vrais opposants, pour qu’il ne reste uniquement que des opposants de façade, satellisés au parti-État UNC-RDPC. Résultat des courses: aucune opposition ne peut être considérée dans ce pays comme faisant partie d’une logique de contribution, en dehors de celle qui croupit dans les prisons.
Dans un tel contexte de répression politique aiguë, M. Matomba tente de se placer dans une logique d’apport avec un torrent d’injures et de dénigrements dans une même tribune à l’encontre de ses détracteurs et contradicteurs désignés. Ce qui laisse clairement apparaître qu’il manque cruellement de substance pour ne pas dire de fond, et ne mérite pas que l’on prête une quelconque attention à son verbiage sur la Brigade Anti-sardidard (BAS), encore moins à son agitation sur un territoire camerounais quadrillé entièrement par des milices aux ordres du régime en place, concédé à quelques petits affairistes pour y jouer les « hommes politiques », qui travaillent en réalité comme tout le monde le sait pour le maintien du statu quo tyrannique.
Tout cela est aujourd’hui connu dans la planète entière, notamment depuis le samedi 29 juin 2019 à Genève.
Et c’est le mérite entre-autre de cette Brigade anti-sardinards (BAS), dont on a le droit de ne pas partager les modes d’actions, mais au moins de respecter ceux-ci, parce qu’ils requièrent une forte dose de courage, de détermination, et même de conviction qui ne se décrètent pas du haut de la « science » libidinale d’un opposant du ventre au Cameroun.
Qu’a cela ne tienne, M. Matomba se présente ensuite comme un « nouveau politicien » citant pour ce faire Che Guevara, un ressortissant argentin qui s’est rendu à Cuba, au Congo puis en Bolivie pour déclencher des révolutions en contradiction flagrante avec ce que M. Matomba a déclaré que toute politique légitime doit être «locale».
Tout en soutenant Che Guevara, également connu comme un boucher pour ses meurtres extrajudiciaires d’une masse des loyalistes cubains, M. Matomba se réclame en même temps de la politique non violente du Mahatma Gandhi, de Martin Luther King et de Nelson Mandela. Pas moins que ça!
Cette attitude est symptomatique d’une opposition camerounaise s’exprimant des deux côtés de la bouche ; et essayant d’avoir le beurre et l’argent du beurre.
Une approche schizophrénique dont ils ne se remettent jamais en question au Cameroun. Ainsi, en essayant de gagner les faveurs du régime tout en agitant la carte de l’opposition « raisonnable », M. Matomba ressemble plutôt à un homme qui se cache au milieu du combat à mener contre la tyrannie, ce qui mine l’image qu’il cherche à projeter comme un opposant candide et déterminé. En effet, lorsque le héros ressemble à un lâche et à un opportuniste, tout l’édifice vacille.
En conséquence, il est difficile de présenter le type d’opposition que Matomba incarne comme la voie de l’avenir. Ce type d’opposition n’est qu’une figure risible de continuité dans le statu quo tyrannique, irradiée par des années de flânerie et flagornerie inefficaces au milieu des retombées toxiques du régime de Biya. L’aura de spécialité de cette opposition s’est dissipée, révélant des hommes dans toute leur légèreté et profonde médiocrité.
L’opposition camerounaise a à cet égard aussi la responsabilité d’élever le niveau des discours et des pratiques au Cameroun. Faute de quoi, non seulement ces opposants de pacotille se trahissent eux-mêmes, mais ils trahissent surtout le peuple camerounais tout entier.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
English version
Schizophrenic opposition in Yaoundé
Within this context of deep political repression, Mr. Matomba is trying to put himself in a logic of contribution with a torrent of insults and denigrations in the same forum against his detractors and opponents, it is because he is sorely lacking in substance, not to say credibility, and does not deserve that one pays any attention to its verbiage, still less to its agitation on a Cameroonian territory squared entirely by militias under the orders of the regime in place, then some small businessmen playing with the « politicians » but actually working for the maintenance of the tyrannical status quo.
All this is now known throughout the world, especially since Saturday, June 29, 2019 in Geneva.
And this is the merit among other of anti-sardinards Brigade (BAS), which we have the right not to share the modes of action, but at least to respect them, because they require a strong dose of courage, determination, and even conviction that cannot be decreed from the top of your libidinal « science » in Cameroon.
He then goes on to present himself as a “New politician” citing Che Guevara, an Argentinian national, who went to Cuba, Congo and then Bolivia to start revolutions in flagrant contradiction to what Mr. Matomba said that all legitimate politics must be local.
While supporting Che Guevara, who was also known as a butcher for his extra-judicial killing of a mass of Cubans loyalists, Mr. Matomba goes on to align himself with the non-violent politics of the Mahatma Gandhi, Martin Luther King, and Nelson Mandela.
This attitude is symptomatic of a Cameroonian opposition speaking on both sides of their mouths and trying to have his cake and eat it too. A schizophrenic approach they never recover from in Cameroon. Thus, by trying to curry favor with the regime while trying to perform the card of the “reasonable” opposition, Mr. Matomba looks instead like a man hiding from battle, which undermines the image he is trying to project as a candid crusader. Indeed, when the hero looks like a coward and an opportunist, the whole edifice wobbles.
As a consequence, it is hard to present the kind of opposition Matomba represents as the way for the future. That kind of opposition is nothing but a stale continuity figure from the time of stasis, irradiated through years of loitering ineffectually amid the Biya’s regime eventual toxic fallout. This opposition’s aura of specialness has dissipated, revealing men in all their flawed mediocrity.
It is also the responsibility of the Cameroonian’s opposition to elevate the level of discourse and practices in Cameroon, otherwise, they are not only failing themselves, they are failing the Cameroonian people.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P