Bien triste réalité de la fourberie qui a prévalu dans la diaspora aux talents immenses et variés des Camerounais de l’étranger..
Du moins, jusqu’à la fin de la léthargie générale provoquée par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) du Professeur Kamto à l’issue de la dernière élection présidentielle contestée; une formation réellement de l’opposition qui assume et joue enfin un rôle de contribution, de force de propositions en vue d’une alternance ouvertement revendiquée.
J’ai alors découvert des femmes et des hommes à même d’assumer publiquement leurs convictions, ne s’abritant plus derrière une supposée “image du Cameroun à défendre”, ou une sécurité personnelle et celle des proches laissés sur place à préserver.
Cette indéniable avancée aura ainsi permis à une écrasante majorité de la diaspora de s’affranchir définitivement de la peur et du griotisme soporifique qui tiennent lieu de système de gouvernance dans ce pays depuis 37 années.
Il faut aussi le saluer…après avoir pendant tant d’années paru souvent bien seuls (quelques courageux dont Abdelaziz Moundé) sur le front précisément de la mise à nue d’une dictature reptilienne.
JDE
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SE TAIRE NE FAIT PAS DE VOUS UN « CAMEROUNAIS DE LA DIASPORA POSITIVE…OU CONSTRUCTIVE »
Il faut faire honneur à tous les talents et compétences de notre Diaspora : ces Camerounais qui à force de ferrailler, suant sang et eau, bravant neige et marées, se hissent au plus haut niveau dans leurs domaines.
En France, par exemple, il y’en a de beaux exemples : préfet, adjoints au maire, conseillers municipaux, conseiller présidentiel, hauts cadres d’entreprise, chefs d’entreprise performants, médecins de haut vol, journalistes de grand talent. Ils sont de preux infirmiers, cadres d’hôpitaux, dans les personnels sanitaires. Ils sont des sportifs de génie ; champions d’exception. Ils sont agents de sécurité, vendeurs prospères sur les marchés…
Ils posent des actes concrets de développement parfois à travers des associations, y compris celles de leurs villages ou ethnies. Investissant dans l’immobilier ou d’autres domaines au pays. A l’évidence, ils font partie de ces millions de Camerounais qui envoient, selon les derniers chiffres de la Banque Mondiale, près de 300 milliards, sous la forme de transferts d’argent, servant encore essentiellement à la consommation.
Quand surviennent des faits graves de la gouvernance au Cameroun, quand des ambassadeurs dilapident l’argent de l’Etat dans des résidences de luxe, quand le pays où celui de leurs origines s’embrase, que des centaines de milliers de Camerounais prennent le chemin de l’exil ou se déplacent pour survivre, quand des scandales intolérables surgissent, beaucoup, beaucoup trop hélas, se taisent.
Ils ne disent rien. O si topo ! Ma shishi, Ta voliou….Ne pensent rien ou sous cape : forts en thème au barbecue ou au dîner où l’on déguste un bon taro, un nam wondo, un njapche ou un ndole. Ils parlent parfois des problèmes et joutes politiques de nos voisins ou frères et sœurs d’Afrique : c’est moins risqué, on ne sait jamais disent-ils. O kalga : la famille est au pays, il faut aller nayo en vacances. Il ne faut pas frustrer l’oncle ministre, contrarier la tante membre du Comité central du RDPC, énerver le roi ou le chef de village au risque de perdre son titre de notable de son ethnie ou de sa tribu en France. Il ne faut pas fâcher le Minrex, le ministre qui vous donne l’agrément pour un événement au pays ou le préfet qui a réceptionné le dernier don de tables-bancs.
Un océan de sang peut donc couler : Shuuut ! Faute de forages pourtant prévu par les programmes gouvernementaux, des enfants meurent sur le chemin d’un puits improbable : aka, on est habitués ! On peut détourner un Mont Cameroun de milliards : « même en France, on détourne », répondent-ils. De plus, c’est le frère du village qui est pouvoir, ministre ou Dg dans une société juteuse.
Quand arrive un discours de Paul Biya, rarissime, et qu’un Dialogue National est convoqué, ils sortent du bois. Ils ont des idées. On les appelle « Diaspora positive ». Ils sont la « Diaspora constructive ». Ils sont appelés…Ils ont la cravate ou le tailleur bien ajusté dans les médias publics.
S’il faut le redire, cette culture du Lok Shou, se taire et faire sa vie en attendant, a contribué à enfoncer le Cameroun. Car, nos dirigeants et la classe politique s’habituent à des avis hypocrites, biaisés, non sincères, quand ils doivent pourtant avoir nos avis lucides, s’appuyant sur nos expériences. Ne dit-on pas que le voyage forme la jeunesse ? Ce n’est donc pas parce que l’on est médecin, journaliste, chef d’entreprise, élu, cadre, muet et jamais disert sur les problèmes du Cameroun que l’on est plus « positif » que d’autres Camerounais de la Diaspora, qui ont le courage de dénoncer, d’analyser de façon lucide, dire sa vérité.
Un conseil donc à ceux qui sont cooptés pour leur silence de carpe : ayez l’humilité du planqué et dites au journaliste, à l’ambassadeur et au ministre qui vous a désigné avec l’arbitraire des réseaux ou cette culture de la prime aux flagorneurs, que le Cameroun mérite mieux que la sanctification de la lâcheté !