Non à la persistance du crime à de fins politiques en Afrique Francophone. Le premier devoir du démocrate consiste à laisser autant libre ses opposants que ses partisans dans leurs choix; de prendre le risque d’affronter ses concurrents politiques dans des urnes transparentes. Nul besoin pour ce faire de les séquestrer ou éliminer physiquement afin de se maintenir au pouvoir.
Le second tour de l’élection présidentielle annoncé pour le 20 mars prochain au Niger éclaire véritablement sur les raisons sous-jacentes à la grotesque accusation d’enlèvement d’enfants, pour laquelle l’un des deux candidats M. Hama Amadou demeure incarcéré.
Il faut d’ailleurs louer le courage de ce dernier, puisqu’il a quitté son exil en France pour filer droit en prison une fois à Niamey. Mais personne ne pourra plus lui nier sa légitimité, et on serait même tenté de penser que son score de premier tour ne reflète pas véritablement les premières estimations et indiscrétions sorties des urnes dans l’après scrutin.
Bref cette Afrique-là nous remplit de honte et de profonde tristesse, parce qu’elle révèle la persistance d’une culture du crime à des fins politiques que l’on pensait naïvement s’amenuiser avec l’arrivée des transitions et alternances au pouvoir. Mais hélas souvent le seul et premier réflexe de ceux qui y accèdent – quelque soit l’idéologie dont ils se réclament – consiste encore d’en éloigner définitivement les concurrents et postulants les plus sérieux par tous les moyens, y compris l’élimination physique.
Trop c’est trop!
Joël Didier Engo
Président du Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)