Corruption stratégique, Prisonniers politiques et Libéralisme Autoritaire à Yaoundé
Par Pr. Olivier J. Tchouaffe, Porte-parole du CL2P
Le concept de bonne gouvernance développé par le Consensus de Washington est un programme qui associe l’aide étrangère et la promotion de la démocratie.
Avec un objectif comme le développement économique, les intérêts du bénéficiaire et du donateur coïncident; alors qu’avec la démocratisation, les bénéficiaires autoritaires ont de fortes raisons de s’opposer à ce que les donateurs recherchent. Les motivations différentes des donateurs et des bénéficiaires doivent être prises en compte pour que l’aide à la démocratie soit efficace.
Dans le cas du Cameroun et des prisonniers politiques reconnus par notre organisation, nous démontrons fréquemment comment le pays bénéficiaire (Le Cameroun) utilise la démocratisation cosmétique et le despotisme légal pour débarrasser du champ de bataille politique des opposants politiques légitimes ou des personnes perçues comme telles issues parfois de ses propres rangs.
Aussi, la bonne gouvernance et la démocratie ne sont pas possibles lorsque l’aide étrangère est militarisée par une élite corrompue qui n’est pas non plus représentative du peuple.
En effet la kleptocratie et la « corruption stratégique » utilisée par le régime de Yaoundé pour piéger ou coopter par la corruption l’opposition légitime en utilisant l’aide étrangère tout en prétendant lutter contre la corruption est une routine que le CL2P a suffisamment argumentée et détient toute la documentation pour prouver.
Cela devient le règne de l’antipolitique pour un système qui n’a aucune allégeance devant le peuple (parce qu’il n’en tire pas sa légitimité), mais voue un culte à la circulation mondiale du capital dans un monde où les politiciens et les institutions financières supranationales ne sont pas elles-mêmes pas responsables envers le peuple mais obsédées uniquement par la circulation du capital mondial qui sape toutes les formes de politiques redistributives et des principes de justice sociale égalitaire. C’est ainsi que l’ordre civil démocratique est rendu inutilisable. Car la nécessité de garantir la légitimité n’est pas nécessaire , indispensable et même essentielle à la mise en œuvre de politiques néolibérales où les mains invisibles du marché et la providence divine dictent leur loi, en lieu et place de la souveraineté et du collectif, créant donc une tension perpétuelle entre le libéralisme autoritaire et la volonté de la majorité.
Nous en arrivons donc précisément, à la logique cynique consistant en permanence à créer des problèmes que seul le marché peut résoudre.
Dès lors la lutte contre la corruption avec un programme tel que “Opération Épervier” devient une programmation prédictive, et une forme subtile de conditionnement psychologique fourni par le régime pour familiariser le public avec le contrôle social et politique planifié à mettre absolument en œuvre pour la survie du régime. Il familiarise le public et normalise la tyrannie au nom de la lutte contre la corruption, réduisant ainsi la résistance et la contestation sociale.
Le CL2P prévient que lorsqu’il s’agit du cours de la politique camerounaise, il y a la puanteur distincte de la putréfaction. Et, tandis que le corpus putrescent du régime de Biya se décompose encore, et malgré son obsession pour un culte de l’immortalité obscène, la râpe incomparable des vautours en cercle devient incontournable et incontrôlable avec une odeur insoutenable.
Pr. Olivier J. Tchouaffe, Porte-parole du CL2P
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English version
Strategic Corruption, Political Prisoners and Populism in Yaoundé
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
The concept of good governance developed by the Washington Consensus is a program that the link up foreign aid and the promotion of democracy.
With a goal like economic development, the interests of the recipient and the donor coincide; whereas, with democratization, authoritarian recipients have strong reasons to oppose what donors seek. The different motivations of donors and recipients must be considered if democracy aid is to be effective. In the case of Cameroon and the political prisoners recognized by our organization, how the recipient country uses cosmetic democratization and legal despotism to clear the political battlefield from legitimate political opponents or people perceived as such.
Thus, good governance and Democracy are not possible when foreign aid is weaponized by a corrupt elite who are also non-representative of the people.
Hence, the kleptocracy and the “strategic corruption” used by the regime of Yaoundé to ensnare or co-opt the legitimate opposition using foreign aid to pretend fighting against corruption is a routine that the CL2P have the documents to prove.
This is the reign of Anti-politics for a system that has no allegiance to the people but the global circulation of capital in a world where politicians and supranational financial institutions are not responsible to the people but to the circulation of global capital that undercut any forms of redistributive policies and egalitarian social justice principles and this is how the democratic civil order is made to be expendable because the necessity to secure legitimacy is not essential to the implementation of neoliberal policies where the invisible hands of the market and divine providence, rather than national sovereignty and the collective, rule creating a perpetual tension between authoritarian liberalism and the will of the majority.
Precisely, creating problems that only the market can fix.
The fight against corruption with program such as “Operation Epervier” becomes a predictive programming is a subtle form of psychological conditioning provided by the regime to acquaint the public with planned social and political control to be implemented by the regime. It familiarizes the public and normalized tyranny in the name of fighting corruption, thus lessening possible public resistance and commotion
The CL2P warns that when it comes to the course of Cameroonian’s politics, there is the distinct stench of putrefaction. And, while the Biya’s regime putrescent corpus decays further, and despite of its obsession with a cult of immortality obscene, the unmistakable rasp of circling vultures becomes inescapable, the smell overwhelming.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P