Temps et Décisions Désespérés à Yaoundé
Alors que Edgard Alain Mebe Ngo’o, un cacique du régime de Biya, fait face à des problèmes judiciaires grandissants, ce qui n’a absolument rien de nouveau pour le CL2P, retenons que c’est la nature crapuleuse du régime de Yaoundé qui est en cause ici et pas simplement la personne de Mebe Ngo’o.
Le CL2P appelle les choses comme elles sont: l’affaire Mebe Ngo’o est un cas de la poule qui rentre à la maison pour se percher. Ainsi, alors que toutes les « créatures » de Biya s’efforçaient de se rendre indispensables auprès de leur créateur et prophète, elles ont toutes découvert, tôt ou tard, qu’elles s’étaient rendues, en effet, utilisables puis jetables comme du Kleenex. Car ces «créatures» sont de simples rouages du système mafieux qui rend tout le monde irresponsable, en particulier dans un régime qui ne repose pas sur une obligation de résultat et des règles éthiques solides, mais sur la loi du secret et la tromperie systématique. Et ces activités sont réalisées selon une conception systémique, plutôt que par des actes isolés ou l’égarement de «quelques mauvaises pommes» comme se plaît à nous présenter la propagande officielle. Cela veut dire qu’enfermer, y compris un cacique honni comme Mebe Ngo’o, n’est pas une victoire pour la responsabilité, la justice, ni la réponse adaptée au problème systémique et endémique de la corruption institutionnalisée au Cameroun.
Au contraire, cela devrait attirer notre attention sur qui peut définir ce qui est illégal dans un tel pays et pour qui?
Ainsi, comme l’indique depuis longtemps le CL2P, il existe un véritable problème moral au cœur du régime dictatorial de Biya. En effet, la prétendue justice à laquelle fait face Mebe Ngo’o revient à dissimuler une guerre de « sécession » ou succession encours au sein même du palais d’Etoudi, « guerre civile de sécession » que nous pensions naïvement être réduite ou circonscrite à nos seuls frères « Anglos »….
Brusquement des tabloïds à la solde des clans du régime en place nous annoncent une guerre de « sécession » ou de succession encours au Palais d’Étoudi…Ils nous font en effet comprendre entre les lignes qu’en dehors des “ambazoniens” voulus sécessionnistes et même parfois derrière eux, des dignitaires Fang-Beti-Bulu-Nanga se livreraient déjà à leur guerre de succession….en instrumentalisant pour ce faire le tribunal d’exception dit Tribunal Criminel Spécial (TCS), qu’ils ont précisément créé pour éliminer ceux qu’ils accusaient de trop lorgner sur le fauteuil de leur « Président-Fondateur » Paul Biya.
Mais où va- t-on ???
Il est vraiment temps que Paul Biya sorte de sa retraite forcée de Mvomeka et remette chacune de ses « créatures » à sa place avant que tout ce gâchis culmine en une crise constitutionnelle fratricide. Ce pays ne peut pas exploser à cause des ambitions déplacées et démesurées de quelques villageois arrivistes parvenus au sommet de l’État par cooptation, clientélisme, et népotisme.
NON et NON et NON! Le Cameroun n’est pas votre possession et nous refusons d’être réduit à faire des courbettes au «créateur» et à ses «créatures».
Par conséquent, arrêter des personnes et les mettre en prison souvent sans jugement ne dit rien sur ce que nous pouvons réellement attendre de l’État. Il est plus facile pour l’État de nous dire à quoi il s’oppose, mais pas tant sur ses objectifs réels pour le peuple. Pour répondre à cette question, nous devons d’abord reconquérir notre capacité à élire des dirigeants légitimes qui placent l’intérêt national au-dessus de leurs désirs et ambitions personnels.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
English version
Desperate Times and Desperate Measures in Yaoundé
As Mebe Ngo’o, a cacique of the Biya’s regime is facing mounting legal troubles, which is not new for the CL2P, it is the nature of the regime of Yaoundé which is in question here and not simply the person of Mebe Ngo’o.
The CL2P calls things as they are: this is a case of chicken coming home to roost. Hence, while all of the Biya’s “creatures “strove to make themselves indispensable to their creator and prophet, they all discovered, sooner or later, that they have made themselves disposable because these “creatures” are simple cogs in a wheel of a highly hierarchical system that make everybody else irresponsible, particularly, in a regime that does not function on solid ethical ground and rules, but on secrecy and deceit. Thus, these activities are done by systemic design rather than isolated acts of “few bad apples.” In short, locking up, even a cacique as Mebe Ngo’o, is neither a victory for accountability, justice, nor the answer to a systemic problem of corruption. On the contrary, it should bring attention to who gets to define what is illegal in the country and for whom?
So, as the CL2P has long documented, there is a real moral problem at the core of the Biya’s regime.The supposed justice facing Mebe Ngo’o amounts to a cover-up for a war of « secession » or succession at the palais d ‘ Etoudi we thought was naively reduced to our brothers Anglos, this « Civil War of secession »….
Now that we are told that outside of them and sometimes behind them, Fang-Beti-Bulu-Nanga dignitaries are already moving to their war of succession…. in order to make the exceptional court called Special Criminal Court (TCS) that they precisely created to eliminate those they accused of eyeballing the « President-founder » Paul biya’s office with obsession.
Where are we going from now???
It is really time that Paul biya comes out of his forced retirement in Mvomeka and positions each of his « creatures » in the place he really deserves to be, before this whole mess reaches a fratricide constitutional crisis. This country cannot explode because of the displaced and disproportionate ambitions of a few villagers who have reached the top of the state by cooptation, patronage, and nepotism.
No and No and No! Cameroon is not your possession and we are not here just to nod and bow to the “creator” and his “creatures.”
Hence, arresting people and putting them in prison says nothing about what we can really expect from the state. It is easier for the state to tell us what it is against but not so much about what it is for and its objectives for the people? To answer this question begins with our capacity to elect leaders that put the national interest above their own flaws and ambition.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P