Il faut juste se rendre à l’évidence qu’une certaine Afrique noire francophone croupit dans des dictatures héréditaires qui hypothèquent toute perspective d’évolution.
Certains ressortissants s’y résignent en s’accommodant aux pouvoirs forts par la fraude et la force militaire, pendant que d’autres choisissent de leur résister au prix parfois sinon souvent de leurs vies ou de l’exil.
Nous sommes ainsi constitués et cette différence de conviction (voire de tempérament) mériterait enfin d’être respecté par les résignés, compromis et corrompus.
JDE
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Togo : arrestation de l’opposant Agbeyomè Kodjo
Après s’être proclamé « président élu » du Togo, Agbeyomè Kodjo a été arrêté ce mardi pour n’avoir pas répondu à sa troisième convocation successive devant le Service central de recherches et d’investigations criminelles de la gendarmerie.
Tous les signes d’une arrestation prochaine étaient là : depuis lundi, le domicile de l’opposant togolais était encerclé par un fort dispositif de forces de l’ordre. Ce mardi matin, Agbeyomè Kodjo a donc, sans surprise, été interpellé à son domicile du quartier de Tokoin-Forever, à Lomé, alors qu’il se trouvait avec sa famille.
Selon une source judiciaire de Jeune Afrique, celui qui n’a cessé de revendiquer la victoire à la présidentielle du 22 février a ensuite été conduit dans les locaux des services de renseignements, pour y être interrogé.
Détention provisoire ?
Il doit ensuite être auditionné par le procureur de la République, avant que le magistrat ne statue sur un éventuel placement en détention préventive. Celle-ci semble d’ores et déjà acquise, à en croire une source proche du parquet, qui assure qu’« il sera détenu pendant toute la procédure ».
« C’est un enlèvement pur et simple », a dénoncé pour sa part Bessan Kodjo, un cadre du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD), dont Agbeyomè Kodjo est le président.
L’ancien Premier ministre est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, notamment ceux d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État, d’usage des insignes de l’État, de nominations illégales, de troubles aggravés à l’ordre public ainsi que de dénonciations calomnieuses.
Par Fiacre Vidjingninou