Au Togo, le leader étudiant Foly Satchivi incarcéré depuis quatorze mois a été libéré, mercredi 16 octobre. Le leader du mouvement « En aucun cas », qui a bénéficié d’une grâce présidentielle, avait été condamné en début d’année à trois ans de prison pour apologie et incitation à commettre un crime et trouble aggravé à l’ordre public. Il avait tenté d’organiser une conférence de presse. Ses avocats avaient fait appel.
Foly Satchivi, dans son habituel polo noir du mouvement « En aucun cas », a franchi la grande muraille de la prison en début d’après-midi accompagné de sa mère, des amis et de l’un de ses avocats, Me Célestin Agbogan : « L’émotion est grande. Sa mère ne le croit pas. » Sa mère, d’ailleurs, se déclare « très heureuse, j’ai le sentiment de rêver, je n’y crois pas. Je remercie tout le monde, et je remercie dieu. »
Une « satisfaction »
C’est une décision du président de la République, Faure Gnassingbé, tombée peu avant midi ce mercredi de lui accorder la grâce présidentielle après plusieurs débats judiciaires, en première instance comme en appel, et le dernier en date, c’était le 10 octobre dernier. La cour d’appel a annulé la peine de 36 mois et l’a condamné à 28 mois avec six de sursis. Me Célestin Agbogan est satisfait : « C’est une satisfaction de toute façon, ce que les magistrats formés n’ont pas pu faire, le premier magistrat l’a fait. Et nous nous en félicitons, sauf que nous regrettons que ce n’est pas à l’issue du procès qu’il a été libéré. L’essentiel, c’est qu’il est libéré. »
L’homme ne semble pas avoir changé
Foly Satchivi, le visage un peu joufflu, ne semble pas changé. Quand on lui pose la question de son avenir, il répond : « Demandez plutôt à ceux qui m’ont mis là s’ils renoncent au quatrième mandat, sinon il y a risque que je retourne en prison. »
Par RFI