Le département d’Etat américain a publié en début de semaine son rapport sur l’état des droits de l’homme au Congo-Brazzaville. Le constat est alarmant : en 2016, la quasi-totalité des droits fondamentaux protégés par les traités internationaux, la Constitution et le code de procédure pénale ont été violés en République du Congo. Sur 40 pages, les faits sont énumérés, bruts, sans commentaire ni interprétation. Et les agents de l’Etat sont désignés comme les principaux responsables.
Des disparitions forcées à la torture en passant par le viol, le département d’Etat américain énumère les atteintes aux droits de l’homme et la liste est très longue.
L’année 2016 a été marquée par les violences dans la région du Pool où l’on compte encore 13 000 déplacés selon le HCR. Pendant un mois, les autorités ont délibérément restreint l’aide humanitaire ainsi que l’accès aux observateurs et aux journalistes. Les journalistes qui sont régulièrement victimes de violences et de pressions, selon le rapport, lequel fait suite à un autre établi cette fois par l’Observatoire congolais des droits de l’homme, fin avril.
Si le gouvernement nie l’existence de prisonniers politiques, les ONG, elles, en comptent plus d’une centaine dont deux candidats à l’élection présidentielle de l’an dernier. De nombreux détenus le sont en violation du code de procédure pénale, dans des prisons surpeuplées, où les maladies infectieuses font des ravages. D’autres séjournent dans des lieux tenus secrets, dont l’accès est interdit aux observateurs.
Le rapport fait en outre état de nombreuses disparitions forcées. Il s’agit parfois d’enfants. Dans la grande majorité des cas, les agents de l’Etat en sont responsables, tranche le rapport. Et ils sont très rarement poursuivis pour leurs actes.