Depuis ce samedi 4 janvier 2020, circule une alerte sur l’arrestation programmée d’Ayah Ayah Abine, qui dirige la Ayah Foundation, une organisation humanitaire qui vole au secours des civils blessés lors du conflit anglophone, des réfugiés et des déplacés internes. En effet, depuis le 28 décembre dernier, le régime voyou et assassin de Paul Biya a lancé une fatwa contre les organismes humanitaires engagés en zone anglophone.
C’est ainsi que le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, au cours d’un point de presse sur le don du couple présidentiel aux déplacés de guerre de la crise anglophone, a indiqué que le véhicule d’un organisme humanitaire international a été intercepté par les services de sécurité avec des armes et 2 “terroristes” recherchés.
Jusqu’à ce jour,on ignore où et quand le véhicule a été intercepté, de quel organisme international il s’agit et ce qu’il est advenu des armes et des “terroristes” intercepté.
Après avoir attaqué frontalement les agences humanitaires internationales, le régime de Yaoundé a désormais la Fondation Ayah dans sa ligne de mire. Pour réaliser son plan diabolique de “neutralisation” de cette fondation, le pouvoir Biya utilise Success Nkongho, un pasteur qui vivait au Nigeria et ex-sympathisant de la cause indépendantiste.
Ce dernier, qui est logé et nourrit à Yaoundé aux frais de l’État du Cameroun, accuse la Fondation Ayah d’être la plaque tournante du financement des groupes armés séparatistes par la diaspora anglophone. Malheureusement, dans son récit, repris goulûment par les agents du régime sur les réseaux sociaux, l’on ignore quel groupe a bénéficié de quel montant quand pour acheter quel type d’armes où et auprès de quel marchand d’armes, etc.
Les choses sont suffisamment claires. Pour écarter toutes les organisations humanitaires dont les témoignages sur les crimes du régime de Yaoundé en zone anglophone, recueillis auprès des victimes, pourraient être capitaux pour un éventuel procès devant la Cour pénale internationale (CPI), il faut organiser une campagne de délation et de diabolisation d’abord pour discréditer l’action humanitaire indépendante et ensuite procéder à d’éventuels arrestations ou assassinats.
De plus, c’est à se demander si Nkongho Success, un pasteur (il n’est pas un ex-combattant comme les propagandistes du régime veulent nous le faire croire) qui vivait au Nigéria (avant que le pouvoir de Yaoundé ne le débauche pour le sale boulot) est bien placé pour parler de la Fondation Ayah et de son action sur le terrain.
Par Michel Biem Tong, journaliste web en exil